Voici un petit polar sorti l’air de rien en 1945, devenu culte au fil des ans et désormais encensé par les plus grands dont Martin Scorsese. Réalisé par Edgar G. Ulmer d’après la nouvelle de Martin Goldsmith « Detour : An Extraordinary Tale », le film retrace la rencontre d’un pianiste de boîte de nuit, Al Roberts, avec une série d’événements fortuits qui vont faire de lui un coupable idéal.
Al Roberts (Tom Neal) raconte lui-même au spectateur l’enchaînement de situations qu’il vit depuis sont départ de New-York en auto-stop alors qu’il compte rejoindre à Los Angeles sa fiancée Sue (Claudia Drake). Une voix-off entraîne ainsi le récit à bord du véhicule de l’ambigu Charles Haskell (Edmund MacDonald) puis vers Vera (Ann Savage), une troublante femme fatale.
D’une précision remarquable et d’un fatalisme désespéré, le polar noir d’Edgar G. Ulmer est un bijou de trouvailles cinématographiques – ellipses, flash-back – et d’inventivité dans la mise en scène. Le film ne souffre nullement de son petit budget, au contraire, sa concision et le sens de la narration sont remarquables. D’un format court – 1h10 seulement – « Détour » met en abyme un héros à la déveine pitoyable.
Après « La Femme à abattre« , un polar interprété par Humphrey Bogart, Films Sans Frontières poursuit la sortie de perles du cinéma policier des années d’après-guerre.
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