A la fin de XIXè siècle, un jeune prêtre danois est envoyé en Islande, alors sous domination de la Couronne, pour y construire une église. L’occasion pour l’austère Lucas (Elliott Crosset Hove) de photographier les habitants de cette lointaine et hostile contrée, où gronde la colère de la Terre et celle des hommes.

L’épopée que nous offre le réalisateur islandais Hlynur Pálmason est une riche et superbe expérience de cinéma, au format carré 1:33, avec des coins arrondis, afin de mieux nous immerger dans le voyage d’un homme de Dieu qui, lors de sa mission, immortalise ses contemporains à la chambre photographique. Le cinéaste prend justement prétexte d’anciennes photographies retrouvées dans le « Pays de glace » pour imaginer ce récit passionnant dans un l’immensité d’un paysage à la beauté stupéfiante.

Après un voyage par la mer, c’est sur l’humide et glaciale terre islandaise que chemine Lucas, aidé de son interprète et de Ragnar (Ingvar E. Sigurðsson), un vieil et frustre islandais. Ce pays oublié de Dieu résistera t’il au prêtre idéaliste et arrogant?

Voyage initiatique et contemplatif avec la sobre musique de Alex Zhang Hungtai, Godland – peut-être le meilleur film de 2022 avec A Chiara –  est un chef d’œuvre de beauté et de réflexion sur le dogme et les valeurs des hommes. Les acteurs et actrices (Vic Carmen Sonne dans le rôle d’Anna et Ída Mekkín Hlynsdóttir dans le rôle d’Ida) sont puissants de vérité.