Madagascar, 1971. Thomas (Charlie Vauselle) vit ses dernières illusions d’enfant lorsque son père, militaire sur une base de l’armée française, voit son couple et sa carrière contrariés à l’heure où le retour vers la métropole approche.
A travers ce récit inspiré de son enfance, le réalisateur Robin Campillo signe après 120 Battements par minute (2017) un film qui adopte le point de vue d’un jeune garçon, dont les lectures de Fantômette, l’héroïne masquée relatées dans les aventures écrites par Georges Chaulet, occupent son imaginaire. Mère admirée (Nadia Tereszkiewicz) et père inquiet (Quim Gutierrez), Thomas et sa famille vivent en vase clos en compagnie d’autres expatriés où les dîners, les après-midi à la piscine et les journées à la plage ponctuent le déroulé insouciant de leurs existences. Pourtant, alors que les émeutes des étudiants malagasy font rage, les anciens colonialistes sont progressivement pointés du doigt.
La tension augmente tout le long de L’Île rouge jusqu’à son dénouement final, lorsque Robin Campillo se concentre sur les espérances politiques de la jeunesse locale. Interprété par d’excellents comédiens, dont l’héroïne de Mon crime (François Ozon, 2023) Nadia Tereszkiewicz et avec notamment Quim Gutierrez, la belle Amely Rakotoarimalala, Hugues Delamarlière ou Sophie Guillemin, ce film distille magistralement les désillusions d’un groupe de femmes et d’hommes occidentaux sur les choix et sens de leurs vies.
C’est aussi et surtout, pour le jeune protagoniste, la fin des illusions de l’enfance sur une terre paradisiaque et l’entrée dans le monde complexe des adultes. Un film sensible et beau.
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