Paris, 2044. L’intelligence artificielle a réglé tous les problèmes de l’Humanité. En quête d’un emploi, Gabrielle (Léa Seydoux) subit un test d’embauche qui révèle une personnalité intelligente et dotée d’affects. Pour la libérer, ses souvenirs et autres traumas enfouis doivent être nettoyés. Parmi eux, son histoire d’amour avec Louis (George MacKay).
Déjà adaptée sur le grand écran il y a à peine quelques mois – La Bête dans la jungle (Patric Chiha, 2023) avec Anaïs Demoustier et Tom Mercier – la nouvelle d’Henry James voit un nouveau regard avec le réalisateur de Nocturama (2016).
Bertrand Bonello mêle magnifiquement dans sa Bête drame psychologique, thriller et science-fiction dans son scénario, étalé sur plusieurs époques (1910, 2014 et 2044), qui revient sur l’amour impossible entre Louis et Gabrielle à la veille, selon le pressentiment de la jeune femme, d’une « grande catastrophe ».
Récit psychanalytique s’il en est, avec ses séances de flash-back qui reviennent sur les traumatismes enfouis dans l’inconscient, Bertrand Bonello jette un constat peu réjouissant sur les machines du futur – l’IA – qui dépersonnalisent l’humain au profit d’un formatage lisse et obéissant. En somme, qui détruisent le vivant en soi.
Très esthétisant, entre classicisme et univers à la David Lynch, La Bête peut déstabiliser son spectateur, notamment avec une trop longue partie en forme de film d’horreur, située dans une villa contemporaine à Hollywood.
Mais il peut aussi le séduire avec cette parabole futuriste et terrifiante, portée par la toujours excellente Léa Seydoux qu’on n’avait pas vu aussi bouleversante depuis le beau L’Histoire de ma femme (Ildiko Enyedi, 2022).
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