Fin des années 1970. Lee Miller (Kate Winslet), ancienne mannequin et photographe, raconte à son fils Antony Penrose (Josh O’Connor) ses années de reporter de guerre.
Muse des surréalistes, figure désormais reconnue de la photographie, Elizabeth Miller (1907-1977) a fait l’objet de plusieurs récits, dont la passionnante biographie Les Vies de Lee Miller par son fils Antony Penrose. Il ne manquait qu’un film pour évoquer le destin de cette américaine à la beauté foudroyante qui, par sa seule volonté, se retrouve à couvrir pour le magazine Vogue le dernier conflit mondial. En Angleterre où elle s’est établie avec son second mari Roland Penrose (Alexander Skarsgård), la journaliste met en avant le rôle des femmes. Sur les côtes normandes, elle assiste à la libération de Saint-Malo. Vient ensuite sa découverte des camps de concentration allemands, à Buchenwald et Dachau.
Cette matière romanesque devait accoucher d’une œuvre cinématographique tout aussi romanesque. Il n’en n’est malheureusement rien. Si le parti-pris de la cinéaste américaine Ellen Kuras est de concentrer son biopic sur les années de guerre, le traitement qu’elle effectue manque de finesse. Démonstratif et poussif, Lee Miller peine à s’échapper d’une lourde reconstitution de l’itinéraire mouvementé de la photographe. Même Kate Winslet ne parvient pas à endosser l’uniforme de son héroïne.
Le dernier quart du film se révèle plus passionnant lorsque Lee arrive en Allemagne avec le photographe David E. Scherman (subtil Andy Samberg) sur les terres encore fumantes du IIIe Reich déchu. Lee Miller méritait le souffle du récit de Camille Lepage (1988-2014), photographe en République Centrafricaine dans l’excellent film de Boris Lojkine Camille (2019).
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