Japon, XVIe siècle. Des villageois demandent à des samouraïs de les protéger des pillages et des exactions d’une bande de redoutables brigands.
Lorsqu’en 1954, Akira Kurosawa (1910-1998) réalise Les Sept Samouraïs, le cinéaste japonais a acquis trois ans plus tôt une renommée internationale avec Rashomon, auréolé du Lion d’Or à la Mostra de Venise. Epaulé de son fidèle scénariste Shinobu Hashimoto (1918-2018), Kurosawa narre dans un film-fleuve de près de 3h30 le désespoir de paysans face aux attaques des pillards.
Ces hommes et femmes des champs sont incapables de prendre les armes. Sur les conseils du vieux sage du village, ils engagent des rônins affranchis de leur maître. Six guerriers à la solde d’aucun clan, rejoint par un septième personnage burlesque (Toshirô Mifune), vont ainsi concevoir un habile stratège pour défendre les paysans des menaces des bandits. Aucune gloire, aucune récompense à la clé, juste l’honneur et l’humanisme.
Chef d’œuvre du cinéma mondial, Les Sept Samouraïs est une œuvre totale qui déploie un génie de mise en scène faite d’architectures visuelles, de lumières subtiles, de musiques grandioses (Fumio Hayasaka) pour un combat final en forme de chorégraphie. Véritable leçon de cinéma, le maître japonais convoque aussi bien le théâtre de nô – gestuelles pantomimes, visages grimaçants – que le western humaniste.
D’une grande recherche quant à l’étude des personnages (les différents samouraïs face à la caste des paysans), ce récit épique mêle le drame, la comédie, la romance mais aussi le désespoir. La condition de samouraï, des hommes libres avec le sens de l’honneur – le bushido – mais à jamais aux marges de la société, mène inexorablement à la solitude une fois le devoir accompli.
Pour le 70e anniversaire du film, The Joker Films ressort une nouvelle et sublime version restaurée 4K, d’une durée voulue par Akira Kurosawa et amputée au fil des sorties.
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