Laura Guerrero, belle jeune femme de 23 ans issue des quartiers pauvres de la ville de Tijuana, veut devenir Miss Basse-Californie, province mexicaine où sévissent les cartels de la drogue dans cette région limitrophe des Etats-Unis. Elle se retrouve malgré elle prise dans un engrenage violent et sanglant.

« Miss Bala » ou Miss Balles en français, puisque les scènes de violence avec armes sont le quotidien des habitants, est un film brillant comme on en voit rarement. C’est sans conteste le cinéma latino qui maîtrise parfaitement les polars cet an-ci avec des films comme « Carancho« , « El Aura », « Rosario » et autres excellents films noirs.

« Miss Bala », c’est d’abord la magnifique et talentueuse Stephanie Sigman, entre innocence et détermination, qui interprète une jeune femme aspirée dans ce tourbillon infernal. Le caïd Lino Valdez, diable incarné au regard de lynx et au visage émacié doit sa composition au brillant Noé Hernandez. « Miss Bala », c’est aussi une mise en scène impressionnante de Gerardo Naranjo, digne des grands maîtres comme Brian de Palma ou Michael Mann. Le plan-séquence de la scène de fusillade prise à l’intérieur de la voiture va certainement devenir culte… Ce qui est étonnant, c’est que le cinéaste garde un rythme très soutenu tout le long du film, sans jamais user d’un montage haché au couteau: son film est même fluide avec une certaine lenteur, sans effet, sans artifices. Ultra-maîtrisé. Bref, le film noir comme on aime, enfin retrouvé.

Le film de Gerardo Naranjo ne donne pas une vision très optimiste de la lutte contre la drogue dans ce coin du monde: pas de réelle issue, de la corruption à tous les niveaux et une population qui subit ce désordre sanglant… Un autre visage, bien différent de ce que nous transmet sur le même sujet les films hollywoodiens, tournés de l’autre côté de la frontière…