C’est l’un des livres de chevet du romancier Jean-Christophe Grangé et c’est une découverte cinématographique indispensable. En 1963, Sébastien Japrisot reçoit le Grand Prix de littérature policière pour Piège pour Cendrillon que le cinéaste André Cayatte adapte pour le grand écran deux ans plus tard avec, dans les rôles principaux, le sex-symbol Dany Carrel et la grande Madeleine Robinson.
La jeune équipe de Revus & Corrigés s’empare de cette production Gaumont, restée longtemps invisible et désormais présentée en version restaurée au public des salles de France et de Navarre. Le film d’André Cayatte emmène les spectateurs dans la quête des souvenirs d’une jeune femme amnésique (Dany Carrel), rescapée d’un accident la laissant brûlée et partiellement défigurée.
Si Piège pour Cendrillon rappelle dans ses premières minutes l’atmosphère étouffante de Georges Franju et de ses Yeux sans visage (1960), le récit passe rapidement vers le thriller à la Boileau-Narcejac lorsque l’héroïne parvient à reconstituer le puzzle de son histoire, et par la même occasion de sa mémoire. L’ambiance évidemment hitchcockienne du film est magnifiée par un beau noir et blanc – photo d’Armand Thirard -, des cadres savamment étudiés – les miroirs sont un des éléments majeurs du film – et une belle partition musicale due à Louiguy. Comme le rappelle Marc Moquin de Revus & Corrigés, Piège pour Cendrillon adopte un « faux-rythme » qui déroule à petits pas son intrigue jusqu’à l’effroyable vérité.
Double jeu pour la sexy et très convaincante Dany Carrel qui interprète les rôles des deux cousines, passant du registre de la garce Michèle à la fausse naïve Dominique, et d’un troisième rôle à la mystérieuse identité. Quant à Madeleine Robinson dans le rôle de la marraine et sur des dialogues de Jean Anouilh, elle est tout simplement magistrale. Piège pour Cendrillon est un bijou du film noir, miraculeusement sorti des cartons, qu’il faut, malgré un succès commercial mitigé lors de sa sortie en 1965, désormais classer dans les films noirs qui ont marqué les années 1960.
Ci-dessus: Jean-Christophe Grangé présente au cinéma Les 3 Luxembourg Piège pour Cendrillon d’André Cayate adapté d’un livre de Sébastien Japrisot.
Ci-dessus: Jean-Christophe Grangé et Marc Moquin de Revus & Corrigés.
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