Un soir à Paris, alors qu’elle est attablée dans une brasserie, Mia (Virginia Efira) est blessée dans un attentat terroriste. Miraculeusement rescapée, la jeune femme tente, avec l’aide de Thomas (Benoît Magimel) encore en convalescence, de reconstituer cette soirée dont le traumatisme lui a fait perdre une partie de ses souvenirs.
Alice Winocour place une nouvelle fois, après Augustine (2012) et le superbe Proxima (2019), une femme au centre de son récit. S’inspirant de la nuit du 13 novembre 2015, où les attentats islamistes au Bataclan ont fait 131 victimes, la réalisatrice nous plonge dans la lente reconstruction de son personnage, magnifiquement interprété par Virginie Efira.
La jeune cinéaste, plutôt que de filmer l’attentat dont on ne perçoit que le chaos infernal, a choisi la douce réconciliation de Mia avec la vie et ses fantômes. Après la sidération de l’attentat, une mue s’opère chez Mia qui, avec ses nouvelles compagnes Faustine (Nastya Golubeva) et Sara (Maya Sensa), tente d’envisager de nouveaux possibles, quitte mettre de la distance avec son compagnon (l’excellent Grégoire Colin).
Au guidon de sa Triumph, dans un Paris vivant et cosmopolite d’une beauté à couper le souffle, avec ses monuments mais aussi ses quartiers misérables, Revoir Paris propose un humanisme salvateur et poignant dont le point d’orgue est la magnifique dernière scène avec le comédien sénégalais Amadou Mbow. Alice Winocour a choisi de confier la partition musicale à la compositrice suédoise Anna von Hausswolff qui, avec sa musique atmosphérique sortie des limbes, nous entraîne vers une voie apaisée.
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