Etoile montante du judoka féminin, l’iranienne Leila Hosseini (Arienne Mandi) participe aux championnats du monde de judo à Tbilissi, en Géorgie. Accompagnée par son entraîneuse et ancienne judokate Maryam Ghanbari (Zar Amir Ebrahimi), la jeune femme qui gagne les rounds subit pourtant les pressions et menaces de sa fédération pour abandonner le tournoi. En cause, la possible confrontation en finale avec l’israélienne Shani Lavi (Lir Katz).

Première réalisation de l’actrice Zar Amir Ebrahimi vue récemment dans les Les Survivants (Guillaume Renusson, 2023), Tatami traite avec originalité une histoire véridique où la politique se mêle à la compétition sportive. Désormais réfugiée en France, l’attachante Zar Amir Ebrahimi, qui a du fuir l’Iran, projette dans Tatami ce récit sportif qui fait écho à sa propre histoire.

Coréalisé par l’israélien Guy Nattiv, les deux cinéastes retracent la tension envahissante de Leila Hosseini, formidablement interprétée par Arienne Mandi, qui doit se battre à la fois contre les judokates mais également contre les menaces envers sa famille. Quasi huis clos qui se déroule dans un palais sportif géorgien, les multiples scènes de combat efficacement filmées sont traversées par des flashbacks en forme de souvenirs. Car pour l’héroïne de Tatami, et bientôt pour son entraîneuse, c’est aussi le choix décisive d’une vie qui se joue durant ce tournoi.

Passionnant thriller politique et sportif, avec quelques effets stylistiques parfois trop appuyés, Tatami demeure néanmoins, par son sujet, un formidable brûlot cinématographique contre les extrémistes de tous bords: première coréalisation israélo-iranienne dans l’histoire du cinéma, il remet au centre du jeu la femme, avec la place qui doit être la sienne, affranchie des dogmes religieux et des injonctions.