Ci-dessus: Le directeur du cinéma Le Club, Monsieur Dubourg, dans la cabine de projection du cinéma en 1986.

Nous avions consacré un précédent article et une interview de Jean-François Chaput racontant son travail photographique sur les salles de cinéma disparues. C’est désormais au tour d’une exposition dans le quartier du Marais à Paris, intitulée « Prochainement, les cinémas parisiens disparus », de mettre en valeur les émouvants clichés du photographe.

Petit retour en arrière: au début des années 1980, Jean-François Chaput, technicien du cinéma, pressent la fin inéluctable de certaines salles de cinéma à Paris. En effet, un grand nombre de ces petites ou moyennes salles de quartier ferment leurs rideaux les unes après les autres. En 1982, le photographe décide, et ce jusqu’en 1994, d’immortaliser non seulement les lieux du 7ème Art – les façades, les halls et les salles – mais aussi ses acteurs: la caissière, le projectionniste, le directeur, etc.


Ci-dessus: Salle du cinéma Le Paris au 23, avenue des Champs-Elysées, photographie de 1985.

Il en ressort une série de clichés aussi émouvants et poétiques les uns que les autres. Une trentaine de tirages, d’ailleurs en vente, sont ainsi exposés sur les murs de la petite galerie. Également cinéaste, Jean-François Chaput a tourné et monté un film, projeté dans la galerie, qui saisit les quelques moments de vie d’une salle de cinéma: une caissière derrière sa vitre, des badauds qui achètent leurs tickets, l’attente avant la projection, etc.

C’est tout une époque, qui semble aujourd’hui lointaine tant Paris a changé, et une ambiance « fin de siècle » que le photographe a su capter au travers de ses photos. Vous y verrez les clichés de la dernière séance du Louxor dans le quartier Barbès ainsi que les façades et intérieurs de salles de quartier oubliées, qui étaient parfois dans un état délabré. Des cinémas aux décors parfois somptueux dignes de théâtres (La Cigale, Le Trianon), en passant par les cinoches de quartier et les salles spécialisées (films de kung-fu, films pornographiques), Jean-François Chaput a transmis toute sa poésie aux salles de cinéma.

Ci-dessus: La caissière du cinéma La Cigale, Madame Lopez. Ce cliché a été pris le jour de la fermeture définitive du cinéma, en octobre 1986.

Exposition « Prochainement, les cinémas parisiens disparus »
Du 3 mai au 19 mai 2012
Du mercredi au samedi de 13h30 à 18h30

Galerie Basia Embiricos
14, rue des Jardins Saint Paul
75004 Paris

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