Adresse: 6 avenue Anatole-France à Beaumont-sur-Oise (Val d’Oise)
Nombre de salles: 1
Inauguration: 1928
Qui ne connaît pas le Palace, ce cinéma immortalisé dans l’émission télévisée d’Eddy Mitchell, La Dernière séance ? C’est en effet devant le Palace que les rutilantes automobiles venaient déposer les élégants spectateurs sous l’œil avisé de Monsieur Eddy, et ce avant chaque film de l’émission culte du 7ème Art. L’émission utilisa également le décor d’un autre beau cinéma d’Ile-de-France, le Trianon à Romainville.
Le Palace, emblématique de ces salles de l’âge d’or du cinéma, affiche toujours, et non sans fierté, sa façade de style paquebot, avec ses hublots et ses belles courbes très en vogue dans les années 1930. C’est effectivement en 1932 que le Ciné-Palace d’alors, inauguré quatre années plus tôt, s’habille de cette élégante devanture rouge et blanche ornée de trois anneaux: le Beaumont-Palace est né. La salle classée Art et Essai et dédiée au cinéaste Yves Robert comptabilise aujourd’hui 324 fauteuils répartis dans l’orchestre et dans le balcon.
Sans son rachat par la commune et sans l’attachement des habitants au Palace, il est probable que la salle n’aurait pas survécu à l’hémorragie de clientèle qui frappa tant de cinémas de quartiers. Doté d’un projecteur numérique et d’une programmation aussi bien tournée vers le grand public que vers les cinéphiles, le Palace, inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques, fait partie des ces cinémas mythiques que les amoureux du patrimoine et du cinéma aiment fréquenter.
Programme et tarifs du cinéma le Palace à Beaumont-sur-Oise.
Ci-dessus: vues de la façade du Palace, emblématique de l’Art-Déco et du style paquebot.
Ci-dessus: l’intérieur du cinéma le Palace affiche une décoration rouge et blanche comme un rappel de sa façade.
Ci-dessus: le plafond du cinéma est fait de belles courbes.
Ci-dessus: le Palace a conservé son balcon.
Ci-dessus: la caisse du cinéma Palace devant laquelle Eddy Mitchell accueillait son public pour l’émission La Dernière Séance.
Ci-dessus: le bar du cinéma.
Ci-dessus: dans le hall du cinéma.
Ci-dessus: la façade latérale du cinéma affiche son enseigne d’antan le Beaumont-Palace.
Ci-dessus: même la boîte aux lettres du cinéma est un monument à elle toute seule!
Ci-dessus: au détour du sympathique voisinage du cinéma, l’enseigne du Palace surgit.
Une belle page de nostalgie que ce cinéma! Quelle une émission mythique cette « Dernière Séance » avec l’excellent Eddy Mitchell!
Ah ! Nostalgie !
Monsieur Eddy, toujours entouré de charmantes personnes vendant des « bonbons, caramels, esquimaux, chocolats » (comme dans la chanson), nous a fait revivre ces séances, commençant par un documentaire, puis un dessin animé (Tex Avery, Walt Disney…), enfin les actualités Pathé ou Gaumont (voir dans le film le Viager…). Puis un entracte pendant lequel on vendait des esquimaux: tout le monde en voulait des petits Miko ou Gervais…), les ouvreuses étant bien sûr aguichantes pour mieux te manger mon enfant…
Il n’était pas rare, surtout dans les salles de province, d’avoir des « attractions » : l’écran se levait et on avait une scène (notamment dans les anciens théâtres) et un prestidigitateur (difficile à prononcer quand on est môme) ou illusionniste, ou des acrobates de cirques nous régalaient, prouvant que le cinématographe a d’abord été une attraction de foire, et que le gène du monde du cirque lui est intrinsèque…
Et puis un rideau descendait avec la publicité des commerçants de la ville: ce côté suranné était touchant, en tout cas loin du matraquage publicitaire actuel; ou alors c’était Jean Mineur avec sa pioche qu’il envoyait dans la cible, pour annoncer la dernière Panhard, la dernière machine à laver Vedette, ou le dernier poste de radio Ducretet Thomson avec lequel on pourrait capter la Famille Duraton sur Radio Luxembourg Grandes Ondes…
Quelques « bandes annonces » comme on dit maintenant: en fait c’était le prochain film.
Puis, une fois les esquimaux gobés, le pipi de rigueur fait, la salle était chauffée pour le « grand film ».
On retrouvait John Wayne au Cinéma Napoléon Avenue de la Grande Armée à Paris, spécialisé dans les westerns et les policiers américains, ou les vieux films au Cinéma des Champs Elysées à côté du Normandie, où la place était à 300 anciens Francs alors que les autres salles des Champs étaient à 600 anciens francs…
Et puis toujours à Paris le Royal-Maillot, le Maillot-Palace, le Cinéac-Ternes, le Mac-Mahon (le seul à avoir survécu dans le quartier), le Studio Obligado, le Niel, L’Empire Cinérama…
Souvenirs, Monsieur Eddy, pour tous ceux qui sont jeunes comme vous, qui ont emmené leurs premières copines dans ces salles, ou qui allaient au ciné en famille le dimanche… après le poulet frites et avant les révisions pour l’école le lendemain.
C’était LA sortie du dimanche surtout en cas de frimas, pour les Parisiens qui n’avaient pas commencé à déserter, avant les autoroutes, avec les bouchons de la Patte d’Oie d’Herblay ou de celle de Gonesse…
JABA
Bonsoir Monsieur
Félicitations pour votre site passionnant !
Merci, aussi, pour votre volonté de faire vivre notre patrimoine artistique.
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Bien amicalement
JY O