Au sein d’un communauté de trappeurs dans la forêt de l’Oregon, le cuisinier Cookie Figowitz utilise le lait de la seule vache du pays – qui appartient à un riche propriétaire – pour fabriquer et vendre, avec l’aide d’un immigrant d’origine chinoise, des beignets… Les deux amis rêvent de monter leur entreprise sur la côte Ouest et y prospérer.
L’action du nouveau film de Kelly Reichardt, après les très réussis La Dernière piste (2011) et Night moves (2014), se situe dans l’Amérique des années 1820. Ce beau film – en dépit d’une première demi-heure très contemplative et lente – a d’abord été diffusé sur une plateforme avant de retrouver légitimement les écrans de cinéma. D’ailleurs, pour sa première à Paris, le cinéma Grand Action baptise sa salle 2 du nom de la réalisatrice américaine. Un bel hommage.
First cow est avant tout un oeuvre sur une amitié – rarement montrée aussi douce – entre deux hommes rêvant de lendemains fabuleux, le juif Figowitz (John Magaro) et le chinois King-Lu (Orion Lee). Point de clichés virils mais au contraire un lien touchant et des rêves qui unissent les deux compères. C’est aussi le magnifique récit, mettant en scène une vache nourricière telle la louve qui nourri les fondateurs de Rome, sur la construction de ce qui allait devenir les Etats-Unis d’Amérique où l’entrepreneuriat, la solidarité, les combines et les espoirs résonnent encore aujourd’hui.
Ci-dessus: Isabelle Gibbal-Hardy – directrice associée du Grand Action – et Kelly Reichardt lors de l’inauguration le 19 octobre 2021 de la salle 2 rénovée et rebaptisée au nom de la cinéaste.
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