Deux familles de bergers s’affrontent dans les montagnes irlandaises. En cause, la disparition de bétails et la convoitise de terrains en vue d’un projet immobilier de tourisme.

Premier film de Christopher Andrews, Le Clan des bêtes n’est pas sans rappeler l’excellent As bestas (2022) de l’espagnol Rodrigo Sorogoyen ou Le Mohican  (2025) de Frédéric Farrucci. Dans ces deux opus, on y retrouve l’affrontement fatal en milieu rural entre des voisins violents et irréconciliables.

Tourné dans les superbes paysages de l’Irlande, Le Clan des bêtes bénéficie d’une réalisation efficace et d’une pirouette scénaristique, sous la forme d’un flash-back, qui amène in fine le spectateur à un autre point de vue qui lui avait été initialement présenté. Ce dispositif, plutôt malin, permet au film de sortir d’un schéma classique et éculé de récit vengeur.

Une belle brochette d’acteurs « mâles » – depuis l’excellent Barry Keoghan (Les Banshees d’Inisherin de Martin McDonagh, 2022) dans le rôle du fils en passant par Christopher Abbott, Paul Ready et Colm Meaney dans celui du patriarche aux faux-airs de Gérard Depardieu – est complétée par la seule actrice du film, Nora-Jane Noone.

Thriller violent et glacial, le film met en exergue la masculinité toxique qui envenime les familles, que les femmes subissent et que les fils reproduisent de générations en générations.