Allemagne de l’Est, 1980. Barbara Wolf arrive fraîchement de Berlin-Est et débarque dans une petite ville de la Baltique pour y exercer son métier de docteur au sein de l’hôpital communal. Les raisons de sa mutation dans ce coin perdu sont politiques: Barbara a tenté de fuir à l’Ouest. Elle est désormais surveillée…

Barbara, c’est la gracieuse Nina Hoss qui interprète cette femme mystérieuse qui échafaude un plan de fuite.

Surveillée par Schütz – l’inquiétant Rainer Bock qui était également à l’affiche du « Ruban Blanc » de Michael Haneke et de « Inglorious Basterds » de Quentin Tarantino, Barbara a été mutée dans ce trou campagnard qui fait face à la mer qu’elle désire tant: de l’autre côté, c’est le Danemark, la liberté, l’amour de son compagnon. Dans cet univers où tout le monde surveille tout le monde, Barbara trouve une complicité en la compagnie  rassurante d’André (Ronald Zehrfeld), solitaire et ambigu chef de service de l’hôpital.

« Barbara », c’est d’abord une atmosphère de suspicion dans cette petite ville de province vide, dans ces forêts de pins fouettées par le vent. Ces vagues qu’on entend mais qu’on ne voit pas ne sont jamais loin: elles sont le but ultime de Barbara, sa liberté. Le film de Christian Petzold, qui en est à son septième long-métrage, est un remarquable film d’atmosphère dans une époque figée qu’un suspense à la John Le Carré. Mais c’est tout aussi prenant et envoûtant.