Il a fallu le temps d’une nuit pour que la frivole Maria (Chiara Mastroianni) prenne conscience que Richard (Benjamin Biolay), son mari depuis vingt ans, est bien l’homme de sa vie. La veille, ce dernier découvre que sa compagne le trompe, de préférence avec des hommes plus jeunes… Installée dans la chambre 212 de l’hôtel voisin, dont la vue donne directement sur l’appartement du foyer, Marie et le juvénile Richard (Vincent Lacoste) font le bilan de leurs jeunes années.

Étonnamment encensé par la critique avec ce nouvel opus, le film de Christophe Honoré est une déception totale tant le cinéaste a mis de côté la tendresse et la finesse dont il a le secret, comme dans l’excellent « Plaire, aimer et courir vite« , pour basculer vers un comico-tragique navrant. Le spectateur subit 1h27 d’un film qui lorgne impunément du côté de Bertrand Blier, mais sans en maîtriser l’art. Aucune profondeur sur les sentiments, ni de réflexion sur le couple ne se dégagent dans ce film fourre-tout.

Ici, tout est poussif et lourdaud malgré quelques séquences – le début du film – qui auguraient pourtant le meilleur. Et Vincent Lacoste qui débarque avec ses gros sabots n’arrangent pas les choses… Certes Chiara Mastroianni incarne l’élégance parisienne tandis que Benjamin Biolay dégage une touchante féminité, mais « Chambre 212 » accumule les poncifs du film romantique déjanté: des flocons de neige qui tombent quand la déprime arrive, des musiques larmoyantes ou gaies en fonction de l’humeur des protagonistes, de l’alcool qu’on boit dans le bar du coin jusqu’au bout de la nuit…

Le spectateur parisien remarquera le décor où évoluent les personnages, l’attachante rue Delambre à Montparnasse où le cinéma Les 7 Parnassiens, le bar Rosebud et l’hôtel Lenox sont des personnages à part entière.