Tourné à Hollywood en 1928, le rare « Crépuscule de gloire » ouvre la rétrospective « Josef von Sternberg, l’américain » qui est à l’honneur à la Fondation Jérôme Seydoux – Pathé, Deux ans avant la sortie de « L’Ange bleu » et la révélation de sa comédienne Marlene Dietrich, le cinéaste autrichien réalise pour la Paramount une série de chefs d’œuvres dont « The Last command », son titre original, interprété par le grand comédien allemand, Emil Jannings.
Josef von Sternberg et son scénariste John F. Goodrich imaginent le récit dans les studios d’Hollywood d’un vieux figurant (Emil Jannings) qui n’est autre qu’un ancien général et cousin du tsar Nicolas. Le vieil immigré est justement choisi pour incarner un général dans la superproduction que réalise en cette fin des années 1920 un ancien révolutionnaire (William Powell).
L’occasion pour Josef von Sternberg d’imaginer, lors d’un long flash-back, une romance entre l’autoritaire Général Dolgorucki et une pasionaria de la révolution bolchevique, Natalie Dabrova (Evelyn Brent). Le rôle sied comme un gant au géant Emil Jannings qui incarne, sur dix années, un aristocrate distingué de la Russie tsariste devenu un vieux figurant atteint de tremblements « suite à un grand choc émotionnel ». L’acteur a d’ailleurs reçu pour ce film le premier Oscar du meilleur acteur.
Sternberg mêle ici le mélodramatique et la romance; il n’en n’oublie pas moins la comédie sarcastique en dénonçant, de façon hilarante, les conditions de vie et la quasi-exploitation des figurants dans les studios hollywoodiens. Déjà en 1928!
Grand maître des plans savamment étudiés et intégrant « un film dans le film », certaines scènes de « The Last command » sont d’une grande beauté. Présenté à la Fondation Pathé avec un accompagnement au piano, une version de « Crépuscule de gloire » a toutefois été postérieurement mis en musique par Robert Israel.
Ci-dessus: le 5 octobre 1928, « Crépuscule de gloire » sort à Paris au cinéma Paramount.
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