Emmanuelle (Noémie Merlant) se rend dans un luxueux hôtel de Hong Kong, propriété d’un groupe international, pour vérifier la qualité des prestations et des services de l’établissement, dirigé par Margot (Naomi Watts). Elle y fait la connaissance d’un client régulier du palace, l’insaisissable Kei (Will Sharpe).
Adapté de l’ouvrage à succès d’Emmanuelle Arsan publié et 1959, cette nouvelle adaptation cinématographique d’Audrey Diwan ne peut empêcher la comparaison avec le film érotique homonyme de Just Jaeckin (1974) qui révéla Sylvia Kristel et qui comptera plus de huit millions de spectateurs dans les salles françaises.
Cinquante ans ont passé et la libération des mœurs des années 1970 a succédé au phénomène #metoo. C’est dans ce contexte que la réalisatrice de L’Événement (2021) remet au goût du jour l’érotisme, avec un point de vue et un regard féminins. Pari audacieux en partie remporté grâce à un scénario en forme de thriller, co-écrit avec la réalisatrice d’Une Fille facile (2019) et Les Enfants des autres (2022) Rebecca Zlotowski,
Nous suivons ainsi Emmanuelle, jeune trentenaire consciente de son pouvoir d’attraction, depuis son voyage en avion jusqu’à ses déambulations dans les couloirs de l’hôtel où elle travaille. La jeune femme, dont on ne connaît pas le passé, surprend les ébats sexuels d’une entraîneuse (Chacha Huang) et fantasme sur un mystérieux client qui décline inlassablement ses suggestions et propositions.
Film sur la quête d’un désir qui lui échappe, Emmanuelle se clôt par une étonnante scène d’amour dictée par son objet de fantasme. Si la première partie de cet opus très esthétisant peine à trouver sa voie, la seconde partie – hors les murs du palace – nous emmène dans les arcanes cachés de la ville-monde où l’héroïne y trouvera enfin le plaisir.
Les scènes érotiques sont filmées avec élégance dans des décors feutrés, la musique de Sacha et Evgueni Galperine est troublane, mais surtout Emmanuelle confirme le talent de Noémie Merlant, remarquée dans Portrait de la jeune fille en feu (Céline Sciamma, 2019) et L’Innocent (Louis Garrel, 2022).
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