C’est, avec Eugène de Rastignac, l’une des « montées à Paris » les plus célèbres de la littérature française. Lucien de Rubempré, le natif d’Angoulême, effectue sa fulgurante ascension dans le milieu de la presse parisienne de la fin du XIXè siècle. Mais à force d’ambition, de naïveté et de compromissions, le héros de Balzac s’y cassera les dents.

La flamboyante adaptation de Xavier Giannoli détonne avec le film de Marc Dugain, écrivain et réalisateur qui a récemment sorti son sobre – et néanmoins excellent – Eugénie Grandet du même auteur. Dans Illusions perdues, tout est cynisme, aucune bonne âme n’est à sauver – sauf peut-être l’aristocrate provinciale Louise (Cécile de France) et la plébéienne Coralie (Salomé Dewaels). Le cinéaste possède cet efficace sens du rythme qui permet à sa distribution chorale de produire de savoureuses confrontations, notamment avec l’excellent André Marcon interprétant un superbe Baron du Châtelet.

Après Eté 85 de François Ozon, Benjamin Voisin en Lucien confirme un talent en pleine éclosion.