Depuis quelques années, des algues s’étalent sur les plages bretonnes. Des sangliers et des chevaux sont retrouvés morts près d’amas verdâtres dégageant une odeur putride. Bientôt, ce sont trois hommes – dont un joggeur et un employé communal – qui subissent la toxicité de ce phénomène que les élus, les agriculteurs et les coopératives ne veulent pas ébruiter. Inès Léraud (Céline Sallette), une journaliste parisienne, mène l’enquête pour le compte d’une radio locale.
Pierre Jolivet – réalisateur souvent engagé dans des thématiques sociales, notamment Jamais de la vie (2015) – revient sur un fait divers récent qui a été ébruité grâce à la persévérance d’une pigiste, Inès Léraud, dont le cinéaste s’est inspiré pour Les Algues vertes. De longues années d’investigations menées aux côtés d’associations et de familles de victimes ont conclut à la dangerosité du modèle de l’agriculture extensive, implanté en Bretagne au sortir de la dernière guerre, qui pollue les sols et les nappes phréatiques. Jusqu’aux différents décès survenus, que les responsables locaux et les fédérations agricoles veulent taire au nom de combats économiques.
Film-enquête adapté de la bande dessinée Algues vertes, l’histoire interdite d’Inès Léraud et Pierre Van Hove (Delcourt, 2019), le film de Pierre Jolivet retrace minutieusement les avancées et découvertes de la jeune femme interprétée par l’excellente Céline Sallette. Regard bleu glacial, mélange de dureté et d’ultra-sensibilité, l’actrice parvient, aux côtés de Nina Meurisse, révélation de Camille (Boris Lojkine, 2019), à sauver ce récit somme toute conventionnel et parfois caricatural – notamment dans les seconds rôles, excepté l’excellent Jonathan Lambert – qui est proposé à l’écran. Malgré l’engagement d’un cinéaste attachant, Les Algues vertes manque de souffle et tombe dans le didactisme.
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