Katarina a 20 ans et végète dans la banlieue populaire de Göteborg, en Suède. Lorsqu’elle écoute Mozart et se rend à la salle de concert du centre-ville, la jeune femme s’échappe de sa vie morose. La musique semble être également le moyen d’accéder à ce milieu bourgeois et distingué.

Le scénario de « Pure » est adapté d’une pièce de théâtre dont la réalisatrice Lisa Langseth est également l’auteur. Ce film venu de Suède est une petite merveille d’intelligence et de machiavélisme. L’environnement musical et la prestation des deux acteurs principaux portent « Pure » vers les plus hauts sommets des films du genre. Le milieu de la musique classique donne souvent lieu à des atmosphères troubles: on se rappelle « La tourneuse de pages » ou le récent « Je te mangerais » qui voyait deux femmes s’affronter dans une école de musique.

Mais dans « Pure », il n’y a pas que Mozart ou Beethoven: il y a l’irrésistible ascension sociale d’une jeune femme (Alicia Vikander, charmante) qui rejette son milieu et les siens (sa mère est dépressive, son petit ami prostré devant la télévision) et décide d’entrer dans ce monde d’esthétisme et de raffinement. C’est le chef d’orchestre Adam (interprété par Samuel Froler, qui a des faux airs de William Sheller) qui incarne cette distinction et cette pureté. Mais aussi le mépris social de sa classe. Entrer dans cette élite n’est pas le plus difficile, Katarina sait utiliser ses charmes et mentir quand il le faut: c’est se maintenir parmi l’intelligentsia qui sera sa plus grande épreuve.

« Pure » est porté par le charme et la justesse de son interprète principale, Alicia Vikander, une révélation récompensée aux César suédois. Le compositeur Per-Erik Winberg accompagne magnifiquement les grands classiques.

Ci-dessus: Alicia Vikander et Samuel Froler dans l’affiche suédois de « Pure ».

Ci-dessus: l’affiche de « Pure » sur la devanture du cinéma Saint-Michel à Paris