Adresse: 4 boulevard Montmartre à Paris (9ème arrondissement)
Nombre de salles: 3
Fermeture définitive en 1992
Figure mythique du cinéma français, René Chateau (1939-2024) ouvre le Hollywood Boulevard en 1973 avec son associé Michel Fabre. Complexe de trois salles conçues par l’architecte Christian Girard, le cinéma occupe l’emplacement et les étages de l’ancien magasin de confection de Michel Fabre, O’Brial.
Cinéphile averti, René Chateau choisit l’enseigne Hollywood Boulevard « à cause du boulevard Montmartre, et en hommage à une chronique qu’avait tenue Kira Appel dans Cinémonde » affirme t-il dans un entretien au Monde en avril 1984.
Les trois salles ont nourri des générations de cinéphiles avec des films de genre et des séries B. Détenteur des droits exclusifs de La Fureur du dragon, sorti dans son cinéma en décembre 1974, et de tous les films de Bruce Lee – à l’exception d’Opération dragon -, René Chateau exploite également la star des arts martiaux du cinéma de Hongkong dès l’apparition des cassettes VHS puis en DVD. Son catalogue, immense, fait la part belle au cinéma français des années 1930 à 1950.
Parallèlement à ses activités d’exploitant et de distributeur, René Chateau devient l’attaché de presse de Jean-Paul Belmondo depuis Ho! (Robert Enrico, 1968) et producteur associé de leur société Cerito Films. Jusqu’à leur rupture en 1984.
Au bout de dix ans, René Chateau se sépare de son cinéma du boulevard Montmartre qui propose, jusqu’à sa fermeture définitive en 1992, « deux films au même programme »: westerns, films d’art martiaux et films d’action avec les vedettes musclées du moment (Clint Eastwood, Chuck Norris, Kurt Russel et autres Charles Bronson).
Le Hollywood Boulevard arborait sur la devanture de sa façade de grandes toiles peintes réalisées par les mythiques ateliers Publi-Décor de Montreuil. Grand collectionneur d’affiches de films, auteur de livres sur Michel Audiard et Henri Jeanson et d’une très recherchée collection La Mémoire du Cinéma Français, René Chateau a sauvé de l’oubli un grand nombre de films, aujourd’hui disponibles au sein de son catalogue.
La disparition de René Chateau annoncée le 14 février 2024 marque la fin d’une époque faste de l’exploitation et la distribution.
Photo: collection particulière.
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Bonsoir,
Je suis à la recherche de tout produit René Chateau sur Bruce Lee et Belmondo.
Bonsoir !
René Château, Hollywood Boulevard et ces panneaux de 5 mètres ! Le cinéma était parfois sur ma tournée du mardi… Explications : Public-Décor, de 1965 à 1984, commençant en bas de l’échelle (c’est la cas de le dire) pour finir responsable des toiles et de la menuiserie sous la direction de Samuel Chif puis de Philippe Petit-Jean… 20 ans de boulot pas toujours marrant, mais dans une bonne ambiance générale, à se décarcasser, pas toujours reconnu, pour que ça marche…Autrement dit toute une vie ou presque…Je passe sur la suite -(chômage, CAP de menuiserie – ce qu’on n’avait pas voulu m’accorder à Publi-Décor…-, maquettiste pour le tunnel sous la Manche, le Louvre, pour finit par faire l’inventaire des cloches du 92 puis régisseur du conservatoire du XVIIe, ce qui, pour un batteur amateur, n’est pas si mal comme fin de vie active. A la retraite depuis 2012 (65 ans ; je vais en avoir 72), peut-être avez-vous vous aussi reçu des contacts d’anciens de cette boite, mais j’étais dans les plus jeunes, je doute de leur immortalité ! Cela me ferait plaisir de renouer, même avec Philippe Petit-Jean que j’avais croisé lors de je ne sais plus quel événement???
Voilà !
Merci d’avoir lu et pardon pour la longueur mais heureusement que la Vie elle-même est longue ! Merci à Vous et ayez autant de bonheur que j’en ai moi à retrouver les copains …
Salut à tous !
Si quelqu’un souhaite discuter de cette époque gloreuse où le » Hollywood Boulevard » dominait le 4 , Bld Montmartre , je suis à votre disposition .
Je reprend le message du 25 octobre 2012 confirmant que le hollywood boulevard appartenait à mon père Michel Fabre. René château s’occupant de la programation
Bonjour
J’ai commencé a me rendre au Hollywood Boulevard en 1975 carc’était la grande vague Bruce Lee dans ma banlieue le karaté était a la mode ces années..je me souviens du documentaire retraçant la légende du petit dragon et de la boutique aussi j’adorais voir aussi les Bronson…. C’est exact le videur du cinéma Hollywood Boulevard un black un colosse apparait dans les le film « Mes Morfalous »…mais j’allais voir pas mal de film asiatique de karaté sur le boulevard Rochechouart (le Trianon, le Rialto..) 2 films au programme, la salle était pleine.
A coté le Louxor car je suis fan de western spaghetti;;;souvent programmé.
Mais pour en revenir au Hollywood Boulevard j’ai vu pas mal de film jusqu’au milieux des années 80.
Bonjour
En effet j’y allais avec mon frère c’était super on y allait pour les Bruce Lee
Le Hollywood Boulevard aurait ouvert ses portes le mardi 17 juillet 1973 (source archives de Ciné-Chiffres).
3 salles de 140, 218 et 288 places composaient ce cinéma.
Les tous premiers films à y être projetés :
« REGLEMENTS DE COMPTES A OK CORRAL ». Lors de sa nouvelle réédition, le film restera 7 semaines dans le complexe de René Chateau, totalisant 23 324 entrées !
« LE PONT DE LA RIVIERE KWAÏ », lui aussi en pleine nouvelle reprise, restera 5 semaines à l’affiche du Hollywood Boulevard, réalisant 11 109 entrées.
Le troisième film, était « KAMA-SUTRA », de Richard Rimmel…
Bonjour,
Malheureusement, je viens de découvrir votre article (et les commentaires très instructifs l’accompagnant) seulement maintenant !!! Oh, j’ai juste 4 ans de retard !!! Désolé, donc…
Néanmoins, je me permets d’apporter ma petite pierre à l’édifice, en vous communiquant les bilans 1988 et 1991 des trois salles qui composaient le « Hollywood Boulevard » (source Ciné-Chiffres)* :
BILAN 1988
– salle 3 (296 places) : 94 903 entrées en 52 semaines
– salle 2 (197 places) : 88 838 entrées en 52 semaines
– salle 1 (165 places) : 75 162 entrées en 52 semaines
BILAN 1991
– salle 3 (257 places) : 55 595 entrées en 52 semaines
– salle 2 (198 places) : 55 480 entrées en 52 semaines
– salle 1 (165 places) : 42 587 entrées en 52 semaines
Entre les bilans de 1983 (posté plus bas par Christophe) et de 1988, on voit bien l’érosion de la fréquentation, lors de l’avant dernière année de vie de cette salle…
*NB: les bilans réalisés par Ciné-Chiffres chaque année (et publiés dans « le film français » de l’époque) ne prenaient en compte uniquement les films en exclusivités et reprises officielles pendant l’année en cours ! Les entrées des films dits de « fonds de catalogues » qui étaient programmés au Hollywood Boulevard, n’apparaissaient pas dans les résultats hebdo de Ciné-Chiffres.
Bonjour à tous,
J’ai fréquenté le Hollywood Boulevard vers la fin des années 70 et le début des 80’s, donc pendant la période René Chateau et me souviens que le cinéma était confortable et bien tenu. Sur les trois salles, une était dédiée à Bruce Lee, une autre à un festival Black Stars ( le mot Blaxploitation existait pas encore ) qui a tenu pendant longtemps, la troisième à des séries B, cinéma bis ou fantastique. Bien que les films projetés ne déparent pas de ce qu’il y avait dans les autres salles de ce coin de Paris, on sentait quand même de temps en temps pointer chez le programmateur la vraie connaissance du cinéma et l’envie de gâter le spectateur : un double programme épouvante avec les vierges de la pleine lune et Danse macabre ( dans une salle populaire passer en 1980 un film en noir et blanc !) , le polar jamaïcain The harder they come en v.o. ( les antillais qui composaient la majorité du public un samedi soir applaudissent la scène ou Jimmy Cliff enregistre la chanson ) . Ou des bandes ne passant plus en salles depuis belle lurette ; Le dernier train du Katanga avec Jim Brown ; Au tropique du cancer, un giallo italien filmé en Jamaïque, des Hammer avec Christopher Lee…Un titre qui revenait parfois : Sugar Hill, dans l’une ou l’autre salle puisque film d’horreur tourné à Harlem avec des acteurs noirs.
Photo montage (tiré du documentaire « La Légende du Petit Dragon » en 1975)
reconstituant la vue d’ensemble du Hollywood Boulevard.
http://img4.hostingpics.net/pics/119551LeHollywoodBoulevardMontmartre1975.jpg
Salut à tous !
J’ai retrouvé d’anciennes VHS ( ! ! ! ) parmi lesquelles une du » Retour du dragon » qui , en fait , était un » plan » de René Chateau pour faire du fric avec Bruce Lee en compilant plusieurs épisodes de la série TV » The green hornet » . Mais ce n’est pas l’important ! L’important c’est qu’en premiére partie du film il y avait un documentaire » La légende du petit dragon » où on pouvait voir à plusieurs reprises le Hollywood Boulevard filmé et , en prime , une longue interview du Sieur Chateau expliquant son » admiration » pour Bruce ! Collector et nostalgique !
Bonjour,
Quelle chance Tan Tao Lang vous avez eu d’assister en live à cette période du Hollywood Boulevard, je vous envie, moi je n’avais que 6 ans à ce moment-là…
Sinon dans mes archives j’ai trouvé quelques chiffres dans des anciens numéros du « Film Français » mais je n’ai pas grand-chose :
– en 1983 les entrées annuelles étaient de :
Hollywood Boulevard 1 (140 places) : 77 776
Hollywood Boulevard 2 (218 places ) : 95 851
Hollywood Boulevard 3 (298 places) : 103 285
Quelques chiffres en vrac (je pense que seuls les nouveaux films programmés étaient mentionnés dans « Le Film Français « , pas les reprises) :
– semaine du 17 au 23/08/83 : « Le pénitencier » 3314 entrées (1ère semaine)
– semaine du 1er au 7/02/84 : « Megavixens » 1142 entrées (9è semaine)
– semaine du 6 au 12/02/85 : « Brigade des mœurs 2283 entrées (6è semaine)
– semaine du 3 au 9/12/86 : « Banco » 2006 entrées (4è semaine), « 8 millions de façons de mourir » 1439 entrées (4è semaine), « Prière pour un tueur » 2233 entrées (3è semaine)
– semaine du 2 au 8/12/87 : « Le flic de Beverly Hills 2 » 2345 entres (15è semaine), « House 2 » 1761 entrées (3è semaine), « Tuer n’est pas jouer » 2359 entrées (11è semaine)
– semaine du 30/11 au 06/12/88 : « Black mic mac 2 » 605 entrées (4è semaine), « Rambo 3 » 2339 entrées (7è semaine)
– semaine du 28/11 au 4/12/90 : « 58 minutes pour vivre » 1118 entrées (9è semaine)
Salut Christophe !
Je me rappelle de cette époque comme si c’était hier ! J’avais 12 ans et j’étais présent lors de la toute première séance de « La Fureur du dragon « . Il est tout à fait vrai qu’une poignée de videurs (dont un « black » hyper cool mais vraiment impressionnant qui a joué, entre autre, dans « Le Marginal » et « Le Professionnel » avec Belmondo) qui passaient à chaque fin de séance dans toutes les rangées de fauteuils pour vérifier qu’il n’y avait personne de caché, mais aussi dans les toilettes et les escaliers, sans oublier de se poster à la sortie pour éviter que certains malins ne « confondent » celle-ci avec l’entrée! Je suis persuadé que le Sieur Chateau a du se faire des « cojones » en or massif avec simplement les recettes de ce seul film de BRUCE LEE (sans compter la vente de ses bouquins sur le petit dragon + les porte-clés et autres babioles vendues à prix d’or pour l’époque !)
Bonjour,
En consultant quelques anciens numéros du « Film Français » à la bibliothèque du cinéma du Forum des Halles, je suis tombé sur un article consacré au Hollywood Boulevard daté de début 1975.
« La Fureur du dragon » est sorti au Hollywood Boulevard en décembre 1974 dans les 3 salles simultanément.
L’article précise notamment : « Le Hollywood Boulevard est de nouveau en tête des entrées-salles cette semaine avec 21 075 entrées. Le chiffre de la première semaine était de 35 093, celui de la deuxième semaine 27 035. Le film passe dans les 3 salles en non-permanent et il a fait jusqu’à 10 séances par jour et par salle (soit 30 séances en tout) durant la première semaine, ce qui a obligé René Chateau à mettre sur pied toute un organisation avec 2 équipes de « videurs » chargés de faire la tournée des salles (accès et toilettes compris) pour éviter les resquilleurs.
Le lancement du dernier Bruce Lee (dont Chateau détient les droits pour tous les pays francophones) a été préparé par une campagne de publicité-presse intensive d’un coût global de 120 000 francs. Il faut y ajouter les 50 000 francs de la façade du Hollywood Boulevard. »
C’était un phénomène unique et assez impressionnant en tout cas.
Bonjour,
Ces témoignages sont passionnants. J’adore également le cinéma, et particulièrement l’histoire des salles de cinéma, plutôt les anciennes d’ailleurs que les multiplexes d’aujourd’hui.
Lors de mes passages à Paris je suis très souvent passé devant ces cinés bis, notamment le Hollywood Boulevard et sa façade impressionnante. Je regrette beaucoup de n’avoir jamais pensé à la prendre en photo.
N’hésitez pas à publier anecdotes, chiffres, programmation et photos sur cette salle particulière (et sur d’autres d’ailleurs), c’est toujours un grand palisir de vous lire
Salut HERVE !
J’ai adoré lire ton message ! Quel bonheur de partager l’avis de gens ayant vécu les mêmes plaisirs cinématographiques (surtout dans des endroits aussi mémorables que le Hollywood Boulevard !). J’aurais du faire comme toi et garder les Pariscope de ces glorieuses années, surtout que j’ai « squatté » ce ciné de 1974 à 1990! J’attends donc avec impatience que tu publies les programmations en ta possession !
A+
Salut les amis cinéphiles,
Quelques informations faisant échos aux derniers messages de Philippe et Tan Tao Liang. Juste pour être très exhaustif à l’égard de ceux qui liront ces lignes, voulant en savoir un peu plus sur ce beau cinéma de quartier disparu. Dont nous cherchons ici à refaire vivre modestement le souvenir par des brides d’anecdotes. Pour commencer quelques infos sur la tarification des places que j’aimerais donner, Le Hollywood contrairement au Brady ne faisait pas de tarif réduit (dommage pour permette la fidélisation). A l’époque ou j’ai commencé à m’y rendre (septembre 87) l’entrée était plafonnée à 22 francs et en 1989 le prix est passé à 24 francs, toujours pour 2 films. Je me permets en passant de corriger ton renseignements Philippe (excuse cette démarche peut-être d’historien mais surtout pas prétentieuse et cassante), sur la dernière période (90-92), le tarif était de 26 Francs, il n’a jamais été de 25 Francs.
Abordons maintenant la programmation, je m’attacherais à la période 87-92 (celle que je connais pour l’avoir vécue). Et pour répondre à ton interrogation Philippe, Le Hollywood reprenait souvent des films arrivés en fin d’exclusivité, qui n’étaient plus diffusées que dans 1 ou 2 autres salles parisiennes. La qualité des copies hélas s’en ressentait, des secondes mains qui avaient déjà bien tournées. Mais au vu de ce qu’on pouvait vivre comme expérience, pour les habitués à ce type d’établissement (le double programme de série), on n’allait pas rechigner notre plaisir. On jubilait de pouvoir découvrir un film récent : Terminator 2, Full Contact par exemples, 3-4 mois après sa sortie, avec l’ajout (en bonus on dirait aujourd’hui) d’une autre œuvre. On en avait plein les yeux pour un prix très modeste. Personnellement je considérais le Hollywood au vu de sa programmation comme le meilleur établissement sur Paris dans le concept : 2 films au même programme existant à cette époque et bien sûr étant un complexe c’était celui qui offrait la plus grande variété de films (en moyenne 6 nouveaux chaque semaine)
Le choix du second film relevait d’un partenariat négocié avec le distributeur. Le distributeur proposait à l’exploitant (le Hollywood) un forfait pour que ce dernier lui prenne 2 films de son catalogue. Pour le Hollywood, cette méthode d’acquisition auprès d’un unique distributeur était financièrement plus avantageuse que de louer 2 films du même programme à deux distributeurs différents. Dans ton exemple Terminator 2 est jumelé avec Total Reccall, deux films au catalogue de la Colombia Tri Star. Autres exemples : il y eu Predator avec Robocop : 2 perles de la science fiction (repris régulièrement au Hollywood) et distribuées chez nous par la 20th century fox, et en juillet 88 (je me rappelle encore de la date), Les Prédateurs de la Nuit, suivi de Massacre à la Tronçonneuse (en VF), deux films de chez notre très estimable René Chateau. Ayant gardé des Officiels du Spectacle, dans un autre post, je fournirai la programmation sur quelques semaines (à ce propos si vous aussi pouvez fournir quelques programmations, elles seront les bienvenues).
Lorsqu’un film rencontrait un succès (entre 1.500 et 2.000 entrées semaine),il était reconduit la semaine suivante. Pour ne pas blaser les fidèles, les faire revenir, le second film par contre était généralement déprogrammé, pour laisser place à un autre classique de l’action movies ou une série B quelconque. Généralement en terme d’entrée la seconde semaine était moins prolifique que la première (les habitués étaient déjà venus en nombre, peu enclin à revoir une nouveauté), et donc le film n’était pas immédiatement reconduit pour une troisième semaine, voire disparaissait complètement de la grille. Selon mes estimations et mes recherches d’après le Film Français, le cinéma devait tourner en moyenne entre 800 et 1000 entrées (hors nouveauté) par semaine et salle. Mais ce n’est qu’une estimation, car il est difficile d’avoir les données sûrs avec les reprises (pour les obtenir il faudrait aller consulter les archives au CNC). Nulle commune mesure avec son âge d’or : 73-83, où par exemple en 1977, il fut projeté Elvis On Tour (l’année de la mort du King), rassemblant quand même plus de 7.000 spectateurs en une seule semaine. Enorme ! Le sommet fut bien sur Bruce Lee avec la Fureur du Dragon en décembre 74 : près de 100.000 entrées sur 1 mois, le film tournant simultanément dans les 3 salles, et les Bebel période l’As des As… Prochainement je communiquerai avec plus de précisons les chiffres des films qui faisaient le plein.
Je suis d’accord avec Tan Tao Liang l’accélération de sa fermeture (qui m’a franchement mis un coup au moral) qui a eu lieu la dernière semaine de juillet 92, était je pense dû au manque de sérieux des repreneurs dirigeants après l’époque Chateau, qui devaient je présume au vu de l’état des salles, ne pas se soucier de leur public (signe manifeste d’un mépris envers la clientèle), voire carrément ne pas avoir la fibre cinéphile, du moins avec ce qu’ils nous vendait. Avouons-le sans rougir, les salles n’étaient pas entretenues et mêmes on voyait bien qu’elles n’avaient jamais été rénovées. Les fauteuils défoncés pour la plupart, l’éclairage rudimentaire, des gros spots mal dirigés éclairaient faiblement les espaces de circulation, et le son était mono (pas de dolby stéréo). Je n’ai jamais vu le rideau se fermer sur l’écran, pourtant c’est le genre de détails qui vous plongent direct dans l’ambiance du spectacle. De plus avec la configuration de la salle du milieu (construite en sous-sol), on pouvait même entendre les passages incessants des métros roulant à proximité dans les tunnels. La façade du ciné avec ces grandes barres métalliques me fait toujours penser aux salles New Yorkaises des années 70, la ressemblance est criante Mais à côté de ces imperfections, ce que tiens à dire, c’est que l’originalité pour des salles de petites capacités (Salle 1 : 170 places, S.2: 220 et S.3. : 288 places), elles étaient toutes dotées d’un balcon, avec une vue imprenable. (les salles 1 & 3 étaient disposées dans les hauteurs de l’immeuble)
Comme à la caisse le personnel n’étaient vraiment pas très regardant sur la clientèle, je me rappelle du gros avantage qu’il y avait par rapport à d’autres ciné (qui exigeaient souvent une pièce d’identité quand on s’y pointait pour voir un film interdit aux moins de 18ans). Au Hollywood on pouvait entrer facilement pour assister à des projections œuvres interdites aux mineurs. Ainsi j’ai vu en 1988 Maniac alors que je n’avais même pas 15 ans !, et que le film fut même en son temps censuré.
La contrepartie de ce libre accès, la fréquentation n’était pas très rassurante (notons à 99% masculine), un cinéma où il n’était pas judicieux d’y amener sa petite amie pour s’évader à deux au son des mitraillettes ! Des gens louches (des vraies trognes de perverses, merci Philippe de nous remémorer de drôles de situations), et d’autres en galères (limites SDF) s’y installaient passant la journée à l’ombre au chaud. Sans exagération j’y ai même vu des patrouilles de policiers faire des rondes torches à la main. Autre commodité on pouvait y revoir un film plusieurs fois, sans qu’un agent d’accueil vous prie de sortir une fois la séance achevée (c’est la pratique maintenant dans les UGC). Le cinéma étant permanent de 12h à minuit, les gens y entraient comme bon leurs semblaient, en plein milieu d’une projection.
Tu as été chanceux Philippe, de mes années de fréquentation je t’avouerai je n’y ai jamais vu une séance affichant complet, ni file d’attente s’étirant sur 50m le long du trottoir, sauf le jour ou la fête du cinéma (juin 89) était organisée.
Ces informations expliquent la santé financière fragile du cinéma, accentué que le Hollywood était un cinéma indépendant, n’ayant pas la chance d’être rattaché à un groupe tout puissant. Même si pour tout cinéphile qui se respecte, il est largement préférable découvrir un film sur grand écran, en salle plutôt qu’à la T.V. les films de genre (les plus populaires) à partir de la fin des années 80, devenaient facilement disponibles à la vente à des prix modiques (99 à 200 francs) au grand public. On pouvait se constituer une vidéothèque à domicile et se les revoir à volonté. En plus ils faisaient les beaux soirs des chaines (TF1), diffusés à moults reprises aux heures de grandes écoutes. A vrai dire je ne pense pas qu’un Vidéoclub comme TeleFrance ait réellement pu faire de l’ombre au Hollywood, au point de lui voler sa clientèle (des vidéoclubs à l’époque il y en avait à foison). Il faut plutôt aller chercher les raisons de désaffection quand les Fnacs, Virgin, Supermarchés, ont commençaient à vendre par palettes des VHS…
Avec sa ligne éditoriale axée sur les gros films d’actions américains, Le Hollywood ne pouvait donc attendre des subventions de l’Etat, qu’obtiennent les cinémas labélisés Art et Essai. Rarement y était diffusé des Westerns spaghetti (Sergio Léone, Hill & Spencer) des œuvres de notre beau pays. La France il est vrai en matière d’action ne peut que difficilement rivaliser avec d’autres nations, notre crédo c’est la bonne grosse comédie familiale. Mais quelques exceptions à la règle, il avait repris une semaine le polar d’Alexandre Arcady l’Union Sacrée ou ne Réveillez pas un Flic Qui Dort (Delon). Hélas sur la période que j’ai vécu, pas un seul Belmondo, ni un classique tel que Rue Barbare… Ceux qui voulaient frissonner à l’hémoglobine devaient plutôt se rendre au Brady, et pour avoir sa ration de karaté made in Hong-Kong, il fallait foncer au Trianon ou au Ritz du côté de Pigalle.
Je dois dire aujourd’hui à mon âge, c’est regrettable que tous les films qu’ils y étaient projetés étaient en V.F. Quand on est attiré par les blockbusters, à l’âge de l’adolescence on veut des VF, de l’action, pas des prises de tête. Mais aujourd’hui j’adorerai voir Rambo en VO.
Comme toute entreprise qui veut perdurer et se développer, la direction aurait dû être moins frileuse, s’adapter à l’ère du temps (ce qu’avait très bien compris Château, puisque quand il en était le directeur et programmateur, au milieu des années 70, la salle 1 c’était carrément spécialisée dans le porno !), investir, proposer par exemple une carte de fidélité, quelque chose de cette nature, passer à d’autres genre de films, voire changer le concept du 2 films au même programme. Forcément à cette allure les jours du ciné étaient comptés, à ne projeter en majorité du Stallone(Cobra que j’aime beaucoup, détient peut-être la palme de celui qui a été diffusé sur cette période.), Schwarzy et Van Damme : des acteurs qui aujourd’hui hélas ne valent plus grand-chose au Box Office. Le Hollywood aurait du passer à autre chose, comme il en a été le cas pour le Brady aujourd’hui, abandonnant l’horreur, faisant de l’Art et Essai. Peut-être qu’une offre de rachat avait été lancée, mais au vu des investissements à envisager, et du loyer à débourser, dans un secteur d’activité très fragile, les acquéreurs se sont fait attendre…
Ne nous laissons pas aller à une nostalgie trop facile, en s’en tenant avec des Si ce n’est pas l’histoire du Hollywood qui est à refaire mais carrément celle du monde.
Je prolonge la demande de Philippe, si vous avez des photos, flyer, articles, faites nous plaisir ne les laissez surtout périr au fond de vos tiroirs, faites en nous profiter. Nous vous en serons très reconnaissants.
Hervé
Salut PHILIPPE !
C’est incroyable! J’étais, moi aussi, client chez Téléfrance. Dès que j’en avais le temps, je me précipitais dans ce sympathique « temple de la vidéo » de l’époque! Je louais, et parfois même achetais (à un prix inimaginablement élevé, souvent dans les 800 Frs voire plus !) toutes les VHS dans lesquelles ça castagnait! Ça fait tout drôle d’évoquer cette période bénie (hélas révolue !) avec un inconnu qui a vécu les mêmes délires! Ce qui est bizarre c’est qu’aujourd’hui on peut voir tous les films possibles sans se fatiguer grâce au Net, on a tout à proximité, sans avoir à débourser des sommes dingues, parfois même sans rien payer, mais on garde malgré tout une nostalgie incurable de ces années 80 – 90 où, peut-être le fait d’en baver pour assouvir notre passion, on appréciait beaucoup plus le résultat de nos efforts !
A bientôt !
Bonsoir TAN TAO LIANG
Oui, c’est tout à fait ça, la clientèle devenait de pire en pire sur les dernières années. Je me rappellerai de SDF ronflant dans une salle un jour ou même d’un vieux pervers me faisant des avances dans une autre…
Je ne sais pas s’il aurait survécu jusqu’à aujourd’hui avec l’avènement du téléchargement à outrance et des multiplexes avec cartes illimitées, mais il est clair qu’il aurait pu au moins durer un bon tas d’années de plus !
Effectivement, nous nous y sommes peut-être croisés ! Je fais partie de cette génération qui aimions les films d’action et qui prenions du plaisir devant Rocky 4 sans avoir honte.
Toujours pour l’anecdote, je me demande si le vidéo club de la rue Montmartre à 2 pas, ne lui faisait pas de l’ombre et inversement car des tas de fois le Hollywood mettait à l’affiche des films qui venaient tout juste de sortir à la location en VHS. Le tout limite au jour près, cela faisait de sacrées coïncidences !
Pour moi, le choix était vite fait : le Hollywood et parfois derrière la location de VHS pour me refaire le film chez moi ! Ce vidéoclub c’était Telefrance, un autre temple du cinéma à sa façon, une autre époque, la même époque que le Hollywood.
Enfin pour le Hollywood, je le répète, je reste preneur de toute informations, photos, anecdotes etc…
A l’attention de PHILIPPE
On s’est peut-être rencontrés (sans le savoir !) dans ce regretté cinéma! La fermeture est due, d’une part, au laisser-aller de la nouvelle direction qui n’entretenait quasiment plus les 3 salles (d’où les odeurs pas franchement ragoutantes !) et, d’autre part à un manque de plus en plus important de spectateurs préférant se taper les films programmés au Hollywood en VHS tranquillement installés dans leur salon, plutôt qu’au milieu d’une clientèle qui commençait à faire vraiment flipper!
Dommage, car s’il avait été correctement entretenu il serait probablement toujours là, à proposer à tous les fidèles spectateurs de la première heure, des rediffusions de films d’action et d’arts martiaux qui nous ont tant fait » kiffer » !
Bonsoir,
Je suis tombé sur cet article un peu par hasard et cela me remémore tout une époque à moi aussi.
Ce cinéma et ses 2 films pour 25 F, c’est une partie de mon adolescence : j’en ai passé des heures à l’intérieur pour revoir des films loupés lors de leurs sorties et/ou uniquement vus en VHS ou alors en découvrir de nouveaux.
Je ne me précipitais pas sur l’Officiel des Spectacles mais je me précipitais Boulevard Montmartre le mercredi puisque j’habitais à moins de 10 minutes à pied ! Parfois déçu mais parfois heureux de revoir une reprise à laquelle je ne m’attendais pas !
Un de mes souvenirs là-bas, c’est la projection de Total Recall et de Terminator 2 l’un à la suite de l’autre : le cinéma était blindé, des gens assis au sol jusque dans les allées ! Je ne suis pas sûr que c’était bien pour la sécurité 🙂
Autrement, à la fin, on peut déplorer certaines salles peu entretenues, délabrées avec même parfois quelques odeurs d’urine.
Enfin je reste nostalgique de ce lieu et fan. Comme l’intervenant d’avant, je reste preneur de photos si vous en avez.
Si des gens sont au courant, pourquoi a-t-il fermé ? Manque de fréquentation ?
Je serais curieux de savoir où le cinéma se procurait ses copies. J’imagine auprès de cinémas qui les avaient déjà bien exploitées ?? (surtout vu l’état de certaines copies).
Ce message est à l’attention de Nicolas Royer.
Bonjour
Votre projet de réaliser un documentaire sur René Château me semble une belle idée venant d’un passionné, que je suis également. Je ne connais pas le propos de votre docu.(vie sur Château ? très vaste), mais ça me plairait de participer à cette aventure. Je peux vous être d’une aide utile, car j’ai fait un cursus à la Fac en cinéma et audiovisuel, et je connais l’écriture documentaire. (Conseil amical soyez vigilent, vérifier vos sources, faites attention à ce que vous pourrez avancerez, car Chateau à la réputation d’être un procédurier…)
Off ourse j’ai fréquenté assidûment l’Hollywood Boulevard sur ces 5 dernières années d’activité seulement, du temps ou il était passé au double programme (Château n’était déjà plus le proprio. : mais je me rappelle qu’on y vendait à grand renfort de pub ses cassettes à la caisse : 99 francs). Je consultais chaque semaine l’Officiel pour savourer les films qui y seraient projetés et même si je n’y allais pas pour voir un film, je m’y rendais juste pour admirer l’imposante devanture (très année senties) ornée d’affiches peintes (rare sont les photos prises, on était pas encore au numérique). Je pourrais même vous citer les titres phares qui revenaient régulièrement dans la programmation, et ceux à l’inverse qu’on ne voyaient jamais et démontrer les fausses légendes qui circulent sur ce cinéma (un cinéma mythique : faut pas pousser, mais j’en conserve une grande tendresse …)
En ce moment je m’attèle à un gros labeur, j’établis semaine par semaine un recueil des entrées générées par les 3 salles sur toute la période d’activité du cinéma (qui va de l’ouverture en juin 73 à sa fermeture en juillet 92). Pour ensuite en tirer notamment une étude comparative avec autres salles de quartier et analyser l’évolution de la programmation, et indirectement les publics…
Depuis plusieurs années je récupère tout ce qui touche à ce monsieur : vidéo, interview, publicité diverses, articles, livres. En ce moment sur le site de France Culture (je crois),en libre écoute il y a une série de 5 d’entretiens qu’il a accordé très récemment. Il y relate avec beaucoup d’humour son parcours : il revient de ses débuts de jeune cinéphile Montreuillois, sa rencontre avec Bebel, à sa place d’indépendant dans la paysage audiovisuel d’aujourd’hui … Il va de soit que ces interviews sont plus qu’à écouter pour mieux l’aborder…
N’hésitez pas à me contacter nous pourrons faire d’avantage connaissance et j’espère entrevoir la perspective d’une collaboration intelligente.
Bien à vous cher admirateur
Hervé Reculon
Bonjour,
Je suis producteur et je prépare un documentaire sur la vie de René Chateau.
Je suis à la recherche de photos, de films et tout ce qui peux toucher de près ou de loin à son cinéma LE HOLLYWOOD BOULEVARD.
Un grand merci d’avance pour l’attention que vous portez à ma recherche.
Bien cordialement.
Nicolas ROYER
J’ai passé une bonne partie de ma jeunesse dans les 3 salles de ce cinéma mythique ! J’y ai découvert BRUCE LEE ainsi qu’une quantité innombrable de films d’arts martiaux et de films d’action ( blaxploitation, Eastwood , Bronson et la grande période Stallone ! ) . C’est pourquoi j’aimerais beaucoup revoir , s’il en existe , des photos de cette salle qui a occupé une bonne vingtaine d’années de ma vie !
Monsieur Fabre était le propriétaire de ce cinéma dont René s’occupait de la programmation.