Adresse: 12, rue du Général-de-Gaulle à Enghien-les-Bains (Val d’Oise)
Nombre de salles: 1
Fermeture définitive
Ce charmant petit cinéma n’est plus en activité aujourd’hui, le réseau UGC qui assurait sa programmation l’a fermé en 2010. Le Marly offrait pourtant une salle confortable de 300 fauteuils et un balcon, le tout dans un décor très bourgeois avec ses moulures, ses miroirs et ses appliques murales. Inauguré dans les années 1950, le cinéma s’est aussi appelé Le Floride.
Un seul cinéma subsiste aujourd’hui à Enghien: Le Français, exploité par le groupe UGC. Le cinéma Hollywood avec ses 600 fauteuils, au numéro 21 de la rue du Général-de-Gaulle, a lui aussi baissé son rideau.
Ci-dessus: la façade de l’ancien cinéma d’Enghien, Le Marly.
Ci-dessus: le hall du Marly n’accueille plus les cinéphiles.
Ci-dessus: intérieur de la salle de cinéma Le Marly (source Topic Topos).
J’étais projectionniste au Français (entre autres) à l’époque des conférences connaissances du monde.
Je n’ai jamais eu le ressenti de Guillaume. Bien au contraire.
J’ai eu la chance de rencontrer et d’échanger avec les conférenciers de l’époque Maziere, Frison Roche, vitol de Golish, Zuber,etc etc. Tous plus passionnant les uns que les autres. Les projections étaient uniquement en 16 mm et le français possédait dans sa cabine un projecteur Hortson a arc qui fesait le bonheur des conférenciers et de moi-même . Ces rencontres ont été déterminantes dans la passion que j’ai développé pour le cinéma. J’avais 19 ans .
Le cinéma Le Français à Enghien-les-Bains proposait une fois par mois des séances « connaissances du Monde ». On pouvait assister à des diaporamas, des films 35 et 16 mm qui montraient les merveilles de cette planète avec le commentaire en direct des explorateurs-cinéastes qui avaient photographiés toutes ses merveilles. Ces séances étaient insupportables.
Certains avaient une carte d’abonnement pour être sûr de n’en manquer aucunes. Moi je venais ponctuellement et j’en sortais toujours furieux. Car les sites étaient toujours remarquables, les images somptueuses, les rites chamaniques envoutants, les costumes éblouissants et les femmes chamarrées peintes d’étoffes et de fards dionysiaques parfaitement inaccessibles. Jamais non jamais, il ne nous serait possible de partager ces cérémonies de l’Inde reculée, de Chine inaccessible, d’Amérique mystérieuse, et d’Afrique mystique et sensuelle. Et le conférencier, sur un ton docte et assuré, nous faisait part de son intimité avec le chamanisme et les grottes sculptées, avec l’hindouisme du bassin du Gange et les danses sacrées des pygmées du bassin du Congo. Je le haïssai en sortant du « Français », d’Enghien les bains. Il m’avait humilié en me montrant un monde auquel je n’aurai jamais accès. Je sais aujourd’hui que ce n’était qu’un routard tentant misérablement de rentabiliser son voyage en mendiant des conférences, ce qui l’obligeait à se couper les cheveux et à porter une chemise blanche. Mais j’en sortais en colère.
Alors, j’allai voir » la course du lièvre à travers les champs » de René Clement avec Jean louis Trintignant au Marly, et « L’étrangleur de New York » de Lucio Fulci au Celtic.
Certaines fois, j’allai même à l’Epicentre de Epinay sur seine voir « Le crocodile de la mort » de Tobe Hopper dans l’une des trois salles souterraines qui voisinaient avec le parking: au rez de chaussée, trois salles de cinéma; 500 places de parking. A l’étage des boutiques et un espace central ou l’on montre des voitures neuves. Ensuite, deux étages de commerces, et un grand supermarché sur deux niveaux. Une grande boucherie, une grande boulangerie, et un bar étroit et puant, une maison de la presse et un tabac couru. Dans l’escalator qui descend vers les abysses, des affiches de cinéma : « Jonas, qui aura 20 ans dans l’an 2000 » d’Alain Tanner, « Diva » de Jean Jacques Beneix, « Mad Max » de Georges Miller.
Je suis allé voir, après « Senteur et Miracles de l’Inde « de Connaissances du Monde », « Exterminator », avec Robert Ginty, de James Glickenhaus, et en Mobylette s »il vous plait!
Guillaume
A Joseph
le Celtic était un bâtiment à un étage assez étroit de façade. Le bar, empesté de pastis de vapeur de Goldo, de sciures au sol et de crachats, était laissé à la désherence d’un patron accablé de finir ces jours dans un commerce aussi misérable. En plus, il avait la corvée de charrier les mardis ces lourde rondelles de métal des bobines 35mm qui constituait sa programmation. Le Celtic était un lieu mal famé, qui servait d’hôtel à bon marché pour les zonards cherchant le calme pour la sieste, malgré les cris de vampire à l’écran. Je soupçonne toute une série de trafics illicites dans ses toilettes, c’est pourquoi agé de 16 ans, je me suis toujours retenu de m’y soulager. Il est localisé exactement à l’emplacement de l’angle de la rue au sortir de la gare vers Deuil, là où un immeuble année 90 exhibe son béton. En face vous pouvez voir des mangeoires de sandwich grecs et quelques petits commerces étiques. C’est le long du boulevard en prolongement du grand magasin de vélos qui donne accès à la gare. Juste en face du Celtic se trouve encore aujourd’hui un bar tabac ouvert le dimanche. Pile en face, l’un proposait le PMU, et le Celtic « la montagne du Dieu Cannibale ». Pour avoir plus de précision, il vous faudra vous inscrire au collège d’Ormesson en quatrième, vous laisser pousser les cheveux, porter des culottes courtes et suivre à bicyclette le bus 256 pour arriver en cours à 8h30.
guillaume
Avez-vous l’adresse exacte de ce cinéma à la Barre d’Ormesson?
Dans le cinéma Hollywood d’Enghien, le dimanche à 17 heures, il y avait un ciné-club. Décrivons le Hollywood. Situé dans la rue commerciale principale d’Enghien, il voisinait avec une boucherie qui, chaque automne, présentait des cadavres de sangliers, de biches et de cerfs issues de la période de chasse. De l’autre coté du parking qui surplombe la gare se trouvait une armurerie. Le Marly était le cinéma bourgeois dont la décoration ressemblait à un salon de nantis parvenus. le Hollywood était un cinéma de première exclusivité qui se voulait à l’avant garde des techniques. J’y ai vu en 1974 « Tremblement de terre » de Mark Robson avec Charlton Heston avec ce formidable procédé de son appelé « Sensurround », soit l’ajout de caissons de basses pour faire trembler les fauteuils. L’Hollywood fut racheté par le propriétaire des cinémas « Le Français ».
Les dimanches à 17 heures, ce cinéma projetait d’anciens succès, comme plus tard la cassette VHS donna une seconde vie à des triomphes passés du box office.
J’y ai vu « Mitraillette Kelly », film de Roger Corman qui lança la carrière de Charles Bronson. J’y ai vu aussi « La horde sauvage » de « Sam Pekinpah.
J’hantais le Hollywood, je ne comprenais rien à sa programmation, je faisais confiance.
Je fus à peine étonné de sa destruction.
Ce qui le remplace depuis au moins 20 ans est laid. Le Hollywood n’était pas beau, ce qui reste est sans intérêt.
Ou sont les temples de nos rêves?
Guillaume
A la gare de la Barre Ormesson à un kilomètre du Marly vers Epinay se trouvait au sortir des quais à droite de l’escalier direction Enghien un café ciné : le Celtic.
Sur la gauche de la salle d’un bar glauque, un étroit couloir accédait à la salle de cinéma, ronde et sans balcon de 80/100 places. Pas de scène, un rideau élimé vert bouteille, des sièges durs en bois recouvert d’un simple velours rouge rapé. On pouvait fumer dans la salle et la porte ouvrait directement sur le bar et son tumulte.
Cinéma à double programme, le Celtic proposait des films qui font aujourd’hui le délice des amateurs de cinema-bis: films de karaté arthritique, westerns faits avec une poignée de dollars, péplums avec batailles navales tournées dans une baignoire, comiques troupiers italiens à pleurer de bétises, films d’horreur réellement épouvantables et surtout surtout les sexycomédies italiennes avec toujours une scène de douche exhibant une lycéenne qui cachait ses 40 ans sous une perruque blonde et des mimiques ingénues. Rendez-moi « la toubib du régiment », « l’infirmière n’a pas de culotte », « la professeure chez les obsédés »…Rendez-moi Gloria Guida, Edwige Fenech et Stefania Sandrelli (surtout dans Malicia). Rendez moi « Quand les femmes avaient une queue » de Pascale Festa Campanile, « Matalo » avec Lou Castel, « Black Emanuelle » avec Laura Gemser.
Rendez-tout!
Le Celtic était sur le chemin de mon collège. Chaque semaine je voyais ces affiches incroyables de films qui m’étaient interdit à cause de mon jeune âge. je me suis juré de les voir tous quand je serai grand. Lorsque je suis devenu grand, le Celtic avait disparu.
Guillaume
Il y avait trois salles de cinéma à Enghien : le Français, le Hollywood, toutes deux rue du Général De Gaulle que j’ai beaucoup fréquentées dans mon enfance. J’ai très bien connu le Marly dès les années 60. Elle s’appelait alors le Floride et était plutôt populaire. J’y ai vu Le Corsaire rouge de Siodmak. Elle a été refaite à la fin de ces années-là dans une décoration stylée et, comme son nouveau nom l’indiquait, elle était plutôt classe (et plus cher aussi : lorsqu’on payait environ 6 ou 7 fr dans les deux autres salles, on payait 9 fr au Marly). J’y ai vu Dr Jivago, revu Barry Lyndon et des films d’Hitchcock invisibles depuis des années et ressortis au début des années 80. C’est vraiment dommage qu’elle soit fermée. Mais je dois avouer que je regrette surtout la disparition du Hollywood, salle plus populaire que l’on rejoignait au bout d’un long couloir agrémenté de vitrines avec des photos d’exploitation. On débouchait sur un hall avec un double escalier décoré par des photos Harcourt qui menait au balcon. Avec mes parents nous allions toujours au balcon d’où la visibilité nous semblait meilleure. Il y avait une ouvreuse très marrante que l’on connaissait bien. Le jeu, en attendant le lancement de la projection, consistait à découvrir un mot mystère sur l’écran blanc publicitaire sur lequel s’affichait les annonces des commerces locaux. A l’époque les sièges se repliaient et il m’arrivait, lorsque le spectateur devant moi gênait ma vision, de passer toute la séance assis sur la tranche du siège afin de me hisser et ainsi mieux voir le film.
Je vous parle d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas imaginer… sans un site comme celui là.