Adresse: 9 place Aristide Briand à Lorient (Morbihan)
Nombre de salles: 1 puis 7
Fermeture définitive en 2001
C’est en 1951 que naît le cinéma Royal, installé dans un immeuble bâti pour accueillir une salle de 1700 fauteuils ainsi que des logements au niveau supérieur. Il faut parler plutôt de renaissance puisqu’à ce même emplacement, l’Electric-Cinéma affichait déjà des projections cinématographiques, et ce dès 1924. En 1943, les bombardements des alliés détruisent le cinéma renommé Royal et une partie de ses habitations; la base sous-marine de Lorient étant un point stratégique aux mains des allemands.
Le Royal, le grand cinéma de prestige de Lorient.
Au lendemain de la guerre, le temps est à la reconstruction. Le 27 novembre 1951, le nouveau cinéma Royal sort de terre suivi bientôt par le Rex, reconstruit en 1958 au 34 rue Paul-Bert. L’édification du Royal est confiée à l’architecte Henri Reglain, la salle est l’oeuvre de René Grihangne.
Ci-dessus: le cinéma Royal dans les années 1950 pendant la reconstruction du quartier.
Ci-dessus: le Royal en 1951.
Ci-dessus: la salle du cinéma Royal de Lorient en 1951.
La revue La Cinématographie française commente cette ouverture: « La salle dresse son imposante silhouette sur la place Aristide Briand dominant la perspective des avenues Faouëdic et Anatole France, c’est-à-dire merveilleusement située. Elle contient 1700 spectateurs sur 3 niveaux et a été réalisée suivant des conceptions modernes et harmonieuses. Avec une sonorisation parfaite et une excellente projection elle réunit toutes les qualités requises au point de vue cinématographique. La décoration constitue une symphonie de tons rouge et cyclamen sur lesquels joue un éclairage indirect extrêmement doux ».
La vaste salle du Royal possède un orchestre, une mezzanine et un balcon. « Les avancées arrondies sur les côtés des deux balcons et le dispositif des accès épousent la forme ovale des murs latéraux. La cabine très vaste est placée entre ces balcons assurant une projection presque horizontale très lumineuse ».
Le film inaugural pour la réouverture du Royal est « Nous irons à Monte-Carlo » réalisé par Jean Boyer et mettant en scène Audrey Hepburn et Ray Ventura. La soirée de gala, placée sous la présidence d’honneur du sous-préfet de Lorient Paul Majoureau, est organisée au profit de la Caisse d’Entraide des personnes âgées. Le directeur de l’établissement Monsieur Rous fait venir le chef d’orchestre Fred Adison pour animer la partie scénique.
Le théâtre municipal de Lorient ayant été lui aussi détruit, la Mairie aide au financement du Royal pour y placer des représentations théâtrales. Dès les années 1950 et durant plusieurs décennies, le Royal, grâce à sa grande capacité et à sa scène, assure la prestation des vedettes en vogue.
Le cinéma Royal se transforme en multisalles.
Grâce à son emplacement privilégié au centre de Lorient, le Royal est, avec le cinéma Rex, la salle qui assure les premières visions à Lorient. L’ère des cinémas multisalles et la recherche de rentabilité poussent l’établissement à ouvrir deux salles supplémentaires en 1979 et 1981, puis à diviser sa grande salle en plusieurs salles.
Désormais fort de ses sept salles, le nouveau complexe voit confier sa décoration à Jacques Rosellier. L’ancien balcon est transformé en une vaste salle de 550 fauteuils. Équipée pour les projections en 70MM, la salle se dote plus tard du son THX. Les autres salles possèdent de beaux volumes avec 300, 250, 120, 110 fauteuils. Deux petites salles de 90 et 70 fauteuils complètent le nouveau multisalles.
Ci-dessus: la façade du cinéma multisalles Royal de Lorient en 1984.
Ci-dessus: l’ancien balcon de la salle unique est transformé en une vaste salle de plus de 500 fauteuils.
Ci-dessus: la salle 1 du cinéma Royal de Lorient en 1985.
Ci-dessus: les nouvelles salles créées en 1985 après la transformation du cinéma en multisalles.
Ci-dessus: la façade du Royal en 1985, vue de nuit.
A l’initiative de l’équipe du Royal, un nouveau cinéma multiplexe de onze salles est inauguré en 1999 en périphérie de Lorient. Le CinéStars, premier multiplexe implanté en Bretagne, ouvre ainsi ses portes dans la zone commerciale de Lanester. La même année, le Rex obtient l’autorisation de remplacer son cinéma par un multiplexe en plein centre-ville et proche du Royal.
Face au CinéStars de Lanester, qui sera cédé plus tard à CGR, et au nouveau multiplexe Cinéville en remplacement du Rex, le Royal, malgré une programmation tournée vers la version originale et les films d’auteurs, ne peut tenir longtemps. La fermeture définitive du Royal, après cinquante ans d’activité, intervient le 23 octobre 2001. La Fnac occupe aujourd’hui son emplacement.
En quelques décennies, les cinéphiles de Lorient ont perdu tous leurs cinémas à l’instar du Club (1 salle de 575 fauteuils – 24 rue de l’Armor), du Studio Merville (1 salle de 414 fauteuils – 11 rue Claire-Droneau), du Zen (3 salles de 400, 200 et 200 fauteuils – 25 rue Paul-Guieysse). Seul cinéma du centre-ville de Lorient, le multiplexe Cinéville possède onze salles.
Ci-dessus: vues de la façade du cinéma Royal de Lorient en 1999, deux années avant sa fermeture définitive.
Ci-dessus: la salle du cinéma Royal en 1951.
Ci-dessus: la cabine de projection en 1951.
Ci-dessus: vue de la sortie de secours du cinéma.
Remerciements: M. Thierry Béné.
Photos et documents: Le Cinématographie française, Le Film français, collection particulière.
Un nouveau souffle arrive dans le centre-ville de Lorient ! (une petite brise se fait pour l’instant sentir…)
https://www.ouest-france.fr/bretagne/lorient-56100/lorient-la-ville-soutient-le-projet-de-cinema-art-et-essai-de-j-ai-vu-un-documentaire-7057457?
pour les cinémas pornos et bien de mémoire, je m’en souviens qu’il y’en avait 2 et à priori très fréquentés par des marins. Un était plutôt bien agencé et moderne du moins sa façade (je suis jamais rentré à l’intérieur, j’aurais crevé de honte) l’autre était une petite pièce avec chaises en guise de fauteuil et drap blanc en guise d’écran, c’était plutôt sommaire, ado pour se marrer ont jetaient un oeil par curiosité par delà la vitrine, je crois qu’il s’appelait le Zoom
Il y avait le ZOOM.
Bonjour Jean Christophe,
En plus de celles citées en fin d’article quelques autres salles:
L’OMNIA-PATHE fut ouvert en 1911 cours de CHAZELLE.
Il y eu le SELECT-PALACE place BLISSON. L’AMOR-PALACE 24 rue de l’Armor qui deviendra LE CLUB et qui deviendra un cinéma X. Il y avait aussi le FAMILY qui fut renommé le CITY et qui est devenu la salle Louis ARAGON. Enfin LE PARIS rue Paul-GUYESSE (salle de 900 places). D’autres?
Quelles ont été de 1955 à 2001 les salles de cinéma qu’il y avait à Lorient ? Y-a-t’il quelqu’un à la retraite qui puisse me faire la liste avec les noms et les adresses ? Quels étaient les cinémas pornos dans cette ville ? Merci.
Plus un seul cinéma art et essai à Lorient, quel gâchis! Pourquoi un cinéma en plein-centre ville, qui aide à pérenniser l’activité et l’animation du centre-ville n’a t-il pas été sauvegardé par la commune?