Prolifique comme, en leurs temps, ses pairs Claude Lelouch ou Jean-Pierre Mocky, le trublion de la comédie française sort son nouvel opus quelques mois seulement après Incroyable mais vrai (2022). On retrouve justement chez Quentin Dupieux l’absurdité du cinéaste du Miraculé (1987), un côté étrange mais toujours sophistiqué par la photographie, la bande son et la concision du récit.
Cinq justiciers, Benzène (Gilles Lellouche), Méthanol (Vincent Lacoste), Nicotine (Anaïs Demoustier), Mercure (Jean-Pascal Zadi) et Ammoniaque (Oulaya Amamra) luttent sous le nom de Tabac Force pour débarrasser la Terre de monstres aux apparences reptiliennes. Le Chef Didier (Alain Chabat) les envoie en séminaire au bord d’une rivière afin de renforcer la cohésion du groupe. Autour du feu ou d’une table de leur logis, chacun raconte une histoire à faire peur.
Avec Fumer fait tousser, c’est la première fois que le cinéaste de Au poste! (2018) et Le Daim (2019) s’essaie au film à sketches, tous placés sous le thème de la peur. Hilarant, sanglant, absurde sont les qualificatifs pour donner la couleur de ces récits intégrés dans le récit. En vrac, on retiendra les prestations d’Alain Chabat en rat baveux, de l’excellente Blanche Gardin en patronne de scierie, de Doria Tillier en serial killeuse ou encore de Grégoire Ludig en beauf libidineux.
Décalé et beaucoup plus profond qu’il n’en a l’air, Quentin Dupieux s’amuse avec nos peurs contemporaines: la nature agonisante, la bêtise sacralisée des réseaux sociaux, les machines qui tuent et la caste des puissants, destructeurs du monde/.
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