Ancienne joueuse de tennis qui a renoncé à sa carrière à la suite d’une blessure, Tashi Duncan (Zendaya) officie désormais comme coach sportif de son mari, le tennisman Art Donaldson (Mike Faist). Lors d’un tournoi de seconde division, ce dernier doit affronter son ancien ami d’enfance Patrick Zweig (Josh O’Connor), également ex-petit ami de Tashi…
Sur plus d’une dizaine d’années, à coup de flashbacks et de mélopées électroniques du duo musical Trent Reznor et Atticus Ross, Luca Guadagnino emporte à toute allure son public sur les courts de tennis et dans les chambrées d’un trio de jeunes sportifs. Le cinéaste de Amore (2010) et Call me by your name (2018) sait filmer l’insolente beauté de la jeunesse et les désirs naissants. Virtuose de la caméra, il parvient même à faire d’une partie de tennis un intense ébat érotique…
Si ce Jules et Jim sur les courts de tennis reste tout de même bien sage, un certain trouble se dégage avec les attirances confuses et la beauté du trio, dont celle son Gepetto manipulateur incarné par Zendaya. Yeux félins et corps longiligne, l’actrice – qui est également productrice de Challengers – compose un personnage antipathique, véritable Terminator de la terre battue, dont l’égocentrisme et le calcul sont les maître-mots. Médaille spéciale pour le britannique Josh O’Connor, héros du récent La Chimère (Alice Rohrwacher, 2023), qui joue un trentenaire cynique et désabusé, vague cousin d’Oliver (Armie Hammer) dans Call me by your name.
Ludique et énergique, Challengers se déguste comme un bonbon acidulé.
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