Quand la passion amoureuse vire au drame. Au cours d’une soirée, Blanche (Virginie Efira), la trentaine solitaire, rencontre le ténébreux Grégoire (Melvil Poupaud). Le coup de foudre amène les amoureux à se marier et, en raison d’une mutation professionnelle, à quitter la Bretagne pour l’est de la France. Isolée du reste de sa famille malgré les deux enfants du couple, Blanche subit progressivement l’emprise de Grégoire.
Adapté du roman éponyme d’Éric Reinhardt (Gallimard, 2014), L’Amour et les forêts est le récit glacial d’une femme qui se retrouve sous l’emprise de son mari, possessif et paranoïaque. Filmé comme un thriller hitchcockien, le film de Valérie Donzelli, qui s’adjoint au scénario la talentueuse Audrey Diwan (L’Evénement, 2021), dissèque le mécanisme millimétré d’un mari obsessionnel et dangereux. Si l’enfer devient le foyer familiale de Blanche – maison sombre, étouffante où la couleur rouge domine, la jeune femme trouve quelques temps de répit dans la verte végétation de la forêt.
Virginie Efira, après une fructueuse année 2022 avec notamment Revoir Paris d’Alice Winocour et Les Enfants des autres de Rebecca Zlotowski, renoue avec ses rôles de femme forte qui transcende leur condition pour se libérer. Son personnage magnifique de combattante blessée renvoie aux héroïnes de tous les jours qui s’affranchissent du joug du patriarcat. Habitué de jouer les séducteurs chez Eric Rohmer, Melvil Poupaud – vu dernièrement dans Un Beau matin (Mia Hansen-Løve), et Jeanne du Barry (Maïwenn), est surprenant – et tout à fait effrayant – dans un rôle à contre-emploi. Valérie Donzelli parvient avec brio à transmettre de la dignité et noblesse à son personnage féminin, entrainée dans une spirale infernale.
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