Adresse: 41 avenue de Wagram à Paris (XVIIème arrondissement)
Nombre de salles: 1
Avant de devenir une salle de cinéma dans les années 1930, la salle de l’Empire est déjà renommée pour ses spectacles de music-hall. Comme de nombreux théâtres, la salle est utilisée avec l’arrivée du cinéma parlant en salle de projection, tout en maintenant les représentations de spectacles.
Le 12 avril 1934, la Metro-Goldwyn-Mayer sort sur l’écran de l’Empire La Reine Christine avec comme interprète Greta Garbo. Après un retour au music-hall à la fin des années 1930, la salle se destine dès la Libération au cinéma avec des films en exclusivité tels La Bataille du rail de René Clément, Pinocchio ou encore Fantasia de Walt Disney.
Ci-dessus: plan de l’Empire en 1928 paru dans Le Tout-Cinéma.
1955, l’aventure du Cinérama à l’Empire.
Sur le modèle du cinéma Casino de Londres – une ancienne salle de théâtre transformée en cinéma – le procédé Cinérama est installé à l’Empire. Les projections en Cinérama débutent dès le 18 mai 1955 avec le premier film tourné avec ce procédé et intitulé Voici le Cinérama (This is Cinerama). Trois projecteurs diffusent le film sur un écran incurvé.
Ci-dessus: la façade de l’Empire-Cinérama, avant sa reconstruction des années 1960.
Le Cinérama devient rapidement une attraction incontournable que de nombreux spectateurs parisiens apprécient. Comme au théâtre, il faut réserver à l’avance ses places pour l’Empire dans les agences de location de spectacles.
Les programmes en Cinérama défilent à l’Empire avec les projections de Holiday le 16 janvier 1957, Les Sept merveilles du monde le 12 mars 1958, Les Aventures des Mers du Sud le 7 novembre 1959 et A la recherche du Paradis le 18 mai 1960.
Le 1 novembre 1960, l’Empire ferme ses portes: la salle est entièrement démolie puis reconstruite. Adaptée pour le Cinérama avec une projection parfaitement horizontale, la revue Le Film français précise alors les dimensions de la nouvelle salle: « Un écran de 10 mètres sur 30 mètres développe sa surface concave du plancher au plafond et d’un mur latéral à l’autre ».
La salle d’une capacité de 1200 fauteuils présente des proportions impressionnantes avec son orchestre de 900 fauteuils et sa mezzanine de 300 fauteuils club. Dès le 5 février 1962, le film La Grande rencontre inaugure l’affiche de l’Empire. Suivent La Conquête de l’Ouest le 27 novembre 1962 puis Les Amours enchantées le 18 septembre de l’année suivante.
Mais la production de films en Cinérama triple-écran cesse. L’Empire adapte sa salle pour accueillir des films au format 70 mm et en Super Panavision à l’instar de La Chute de l’empire romain ou de My Fair Lady.
Ci-dessus: le film de Stanley Kubrick projeté à l’Empire et au Gaumont-Palace.
Jacques Tati sort en exclusivité à l’Empire son film Play-time au format 70 mm. Le nouvel écran de la salle est moins incurvé que le précédent et c’est justement sur cet écran qu’est programmé le 27 septembre 1968 en version originale 2001, l’Odyssée de l’espace. L’autre grand temple du cinéma parisien, le Gaumont-Palace, exploite en version française sur son écran Cinérama le chef d’œuvre de Stanley Kubrick.
Dès le 22 mai 1971, le Cinérama est de retour à l’Empire avec la réinstallation de l’écran incurvé et la ressortie de La Conquête de l’Ouest puis avec celle, le 22 mars de l’année suivante, du Monde merveilleux des contes de Grimm, le nouveau titre des Amours enchantées.
Ci-dessus: la nouvelle salle de l’Empire-Cinérama Théâtre Abel Gance.
Après le Gaumont-Palace, la fin de l’Empire.
Le 1er août 1972, quatre mois seulement après la fermeture définitive du Gaumont-Palace, la salle de l’Empire ferme ses portes. C’est la projection du film inaugural du procédé triple-écran Voici le Cinérama, rebaptisé pour l’occasion Place au Cinérama, qui clôt l’aventure cinématographique de la salle de l’avenue de Wagram.
L’Empire est bientôt repris par la S.F.P. (Société Française de Production) pour l’utiliser en studio de télévision. Le Théâtre de l’Empire est détruit par un incendie le 13 février 2005 qui marque le point final d’une salle dédiée au spectacles puis au cinéma. Un hôtel de luxe est aujourd’hui bâti à l’emplacement de l’Empire.
Remerciements: M. Thierry Béné.
Ci-dessus: coupures de presse des films projetés à l’Empire-Cinérama.
Ci-dessus: l’Empire est transformé en studio pour la télévision.
J’ai fait des remplacements avec le Cinérama… « La Conquête de l’Ouest » puis « Les Contes de Grimm »… Quelle époque !
Je suis un peu triste pour les jeunes de maintenant ne connaitront peut-être jamais le grand spectacle de l’écran courbe.
Le numérique est pourtant là et pourrait offrir autre chose que des sièges remuants et pop corn…
Un projectionniste de 78… bobines !
j’ai fréquenté l’Empire en 1970 et après !
Quel choc en entrant dans cette vaste salle avec son écran immense et la projection en Cinérama était fabuleuse!
ca vaut tous les cinémas de nos jours!
les fauteuils étaient super confortables !
Que de souvenirs!
Et puis qui ne se souvient au temps de la SFP de l’émission publique de Jacques Martin : « C’est dimanche, bon dimanche sur vos applaudissements « , enregistrée le samedi à
l’Empire et diffusée sur la 2° chaine couleur tous les dimanches après midi !