Adresse: 113 avenue de Neuilly à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)
Nombre de salles: 1
A la fin des années 1930, un nouveau cinéma voit le jour sur l’avenue de Neuilly, aujourd’hui avenue Charles-de-Gaulle, cette grande artère qui prolonge la perspective débutant depuis les Tuileries, en passant par les Champs-Elysées et l’avenue de la Grande-Armée et aboutissant, en traversant Neuilly-sur-Seine, à la colline de La Défense.
Le Régent, conçu par les architectes Pierre de Montaut et Adrienne Gorska, est inauguré le mardi 11 octobre 1938 par leurs propriétaires M. et Mme Roux, déjà exploitants des cinémas parisiens le Vivienne, la Scala et le Helder. Le duo d’architectes est à l’origine de plusieurs salles de cinéma: à Paris, le Normandie, le Madeleine, l’American Cinéma et, à Angoulême, l’Éperon.
Le Régent, une salle de 1.500 fauteuils aux portes de Paris.
La revue La Construction Moderne dans le numéro 13 du 15 janvier 1939 évoque sous la plume de René Clozier les caractéristiques du nouveau cinéma de cette commune limitrophe de Paris: « Il s’agissait de transformer l’ancien Hôtel des Postes pour y installer un cinéma, avec obligation de conserver la façade et certains planchers du bâtiment sur rue (…) Les architectes ont résolu ingénieusement le problème en faisant pénétrer le balcon dans l’immeuble conservé (…) A l’extérieur, ils ont respecté toute la façade architecturale en l’habillant d’un agréable décor (…) Le balcon est en béton armé et la toiture en charpente métallique. La caractéristique de l’aménagement intérieur réside en la division de la salle en quatre catégories de places très distinctes, dont les accès sont rendus indépendants depuis le hall d’entrée, par des escaliers et passages souterrains judicieusement répartis, qui empêchent les spectateurs de passer d’une catégorie à une autre volontairement ou non ; cette heureuse disposition simplifie également le contrôle (…) Le souci du confort a été poussé à l’extrême en desservant tous les sièges par de nombreuses allées; ce qui permet une grande facilité de déplacement en dérangeant le minimum de spectateurs. Cette facilité est encore accrue par un grand espacement entre les fauteuils. Le maximum de visibilité a été obtenu par des combinaisons de pente et qui permettent de voir l’ensemble de l’écran de tous les points de la salle. D’ailleurs aucune place n’a été sacrifiée à la « politique du nombre », qui font tant tort à certains cinémas ; et les sièges ont été dessinés spécialement pour la salle avec des côtes nouvelles de hauteur et de renversement de dossier, qui en accroissent la sensation de bien-être (…) L’acoustique de la salle excellente grâce au choix de très bons appareils de reproduction et à l’étude de la salle elle-même: sa forme et ses revêtements d’amiante tissé dans les parties hautes et de velours spécial dans les parties basses, non seulement sur les soubassements de mur, mais sur le sol ».
Ci-dessus: la salle du Régent en 1938.
Ci-dessus: le hall du Régent en 1938.
Ci-dessus: les plans du Régent en 1938.
C’est sur l’aspect décoratif que conclut René Clozier dans son article consacré au Régent: « L’ensemble est très agréable d’aspect par la prédominance de deux tons de rouge sur fond blanc et or, dont la combinaison se retrouve non seulement sur les murs, mais encore sur les boiseries et le mobilier. L’effet publicitaire de la façade a été recherché de telle sorte que la nécessité de mettre en valeur les films en cours ne nuit pas à la note artistique et au bon goût de l’ensemble ».
La revue corporatiste La Cinématographie commente l’ouverture de la nouvelle salle de cinéma de Neuilly-sur-Seine: « Cette salle de lignes très modernes, très simples contient 1.500 places. Elle a été construite par M. de Montaut et Mlle Gorska qui sont les architectes du Normandie de Paris et du nouveau Cinéac de Strasbourg. La salle est divisée en un rez-de-chaussée comprenant 10 rangs d’orchestre et, derrière, 18 rangs de corbeille, légèrement surélevés, et un grand balcon. La décoration intérieure est blanche et rouge avec des appliques de néon bleu et rouge au plafond. Les fauteuils sont également rouges. L’installation sonore est un Western Mirrophonie du plus récent modèle ».
Ci-dessus: le programme inaugural du Régent le 12 octobre 1938.
Ci-dessus: le Régent est le quatrième cinéma du circuit Roux qui exploite déjà les salles parisiennes le Helder, le Vivienne et la Scala. Publicité du 12 octobre 1938, jour d’ouverture au public du Régent.
Ci-dessus: la façade du Régent la semaine du 16 novembre 1938 avec à l’affiche le double programme Vacances (Holiday) de George Cukor et S.O.S. Sahara de Jacques de Baroncelli.
La ligne éditoriale du Régent consiste à proposer chaque semaine un double programme avec un film français et un film américain uniquement en version originale sous-titrée. Le spectacle est permanent de 14h à 19h et une soirée est proposée à 20h45. Le programme inaugural est composé du double programme composé de La Huitième femme de Barbe Bleue de Ernst Lubitsch avec Claudette Colbert et Gary Cooper présenté en version originale et Les Nouveaux riches d’André Berthomieu avec Raimu et Michel Simon.
Dans ces années de l’entre-deux-guerres, la vogue du double programme – une sélection de deux films à l’affiche – permet aux cinémas de varier leurs programmation dans une salle unique. Proche des cinémas du XVIIè arrondissement, notamment du Maillot-Palace, du Studio Obligado et du Napoléon – tous trois situés sur l’avenue de la Grande-Armée – le programme de films à l’affiche du Régent est publié dans la presse au sein de la rubrique des cinémas parisiens, et non des salles de banlieue.
En cette fin des années 1930, on peut ainsi découvrir sur l’écran du Régent la semaine du 19 octobre 1938 le double programme Barnabé d’Alexandre Esway avec Fernandel et le musical Hollywood en folie (The Goldwyn Follies) de George Marshall, la semaine du 16 novembre 1938 Vacances (Holiday) de George Cukor et S.O.S. Sahara de Jacques de Baroncelli, la semaine du 14 décembre 1938 le programme unique Blanche-Neige et les Sept Nains de Walt Disney, la semaine du 8 février 1939 les musicaux Amanda de Mark Sandrich avec Ginger Rogers et Fred Astaire et Je chante de Christian Stengel avec Charles Trenet ou encore la semaine du 14 juin 1939 Le Récif de corail de Maurice Gleize avec Jean Gabin et Michèle Morgan et La Femme aux cigarettes blondes de Tay Garnett avec Fredric March.
Ci-dessus: à gauche, les quatre salles du circuit Roux la semaine du 24 janvier 1940. A droite, le double programme Barnabé et Hollywood en folie (The Goldwyn Follies) à l’affiche du Régent la semaine du 19 octobre 1938.
Ci-dessus: les quatre salles du circuit Roux la semaine du 9 novembre 1938.
La presse corporative baptise les quatre établissements du circuit Roux « les 4 salles », les films au programme voyageant d’un cinéma à l’autre. L’appellation « 4 salles » est bientôt généralisée quand les trois cinémas parisiens du circuit de Paul Roux – excluant donc le Régent de Neuilly – constituent avec le Balzac des Champs-Elysées une des combinaisons d’exclusivités les plus en vue.
Le Régent en temps de guerre.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, le Régent affiche depuis le 30 août 1939 le double programme La Rue sans joie d’André Hugon avec Albert Préjean et La Chevauchée fantastique de John Ford. Durant le conflit et pendant toute la période de l’Occupation, Paul Roux poursuit l’exploitation du Régent aux côtés de Jean Moulinet, le duo occupant la tête des trois autres établissements du circuit dont le siège social se situe au 53 rue de Vivienne.
Le Régent fonctionne en cinéma permanent de 14 heures à 23 heures, tous les jours sauf le mardi. Parmi les films projetés en ce début des sombres années 1940, citons La Taverne de la Jamaïque d’Alfred Hitchcock à l’affiche la semaine du 3 janvier 1940, Derrière la façade de Georges Lacombe et Yves Mirande celle du 24 janvier 1940, Remontons les Champs-Élysées de Sacha Guitry le 18 décembre 1940, la production Tobis Film La Lutte héroïque de Hans Steinhoff avec Emil Jannings le 19 février 1941, Cavalcade d’amour de Raymond Bernard avec Michel Simon et Simone Simon le 23 avril 1941, Madame Sans-Gêne de Roger Richebé avec Arletty le 11 février 1942, Le Mariage de Chiffon de Claude Autant-Lara avec Odette Joyeux le 9 décembre 1942, Le Voile bleu de Jean Stelli avec Gaby Morlay le 27 janvier 1943 ou encore Le Destin fabuleux de Désirée Clary de Sacha Guitry le 3 février 1943.
Certains films proposés au Régent sous l’Occupation sont aujourd’hui des chefs d’œuvres du septième art comme Les Visiteurs du soir de Marcel Carné avec Arletty et Jules Berry à l’affiche le 5 mai 1943, Les Inconnus dans la maison de Henri Decoin avec Raimu le 26 janvier 1944, La Symphonie fantastique de Christian-Jaque avec Jean-Louis Barrault le 31 mai 1944 ou bien Douce de Claude Autant-Lara le 28 juin 1944.
Les productions des studios américains retrouvent le chemin des salles dans la période de l’après-guerre, ce qui permet au Régent de proposer, parmi elles, le film d’animation de la Paramount Les Voyages de Gulliver de Dave Fleischer à l’affiche en version originale la semaine du 31 octobre 1945, la comédie musicale Place au rythme de Busby Berkeley avec Mickey Rooney et Judy Garland le 28 novembre 1945, La Mousson de Clarence Brown avec Myrna Loy et Tyrone Power le 23 janvier 1946 ou Pavillon noir de Frank Borzage le 17 mai 1948. Le Régent affiche également des productions nationales comme le magnifique Les Dames du Bois de Boulogne de Robert Bresson avec Maria Casares le 14 novembre 1945, François Villon d’André Zwobada avec Serge Reggiani le 13 février 1946, Le Cœur sur la main d’André Berthomieu avec Bourvil le 31 août 1949 ou bien Rendez-vous de juillet de Jacques Becker avec Daniel Gélin le 14 juin 1950.
Au cours des années 1950, le Régent maintient son statut de salle de quartier proposant les films en sortie générale, c’est-à-dire après l’exclusivité jouée dans de prestigieuses salles parisiennes. La salle de Neuilly est intégrée dans une large combinaison de salles, en majorité appartenant au circuit Pathé, et proposant uniquement des films qui ont rencontré le succès durant leurs exclusivités. La programmation, composée à 80% de films français, est le fait d’une collaboration avec les distributeurs de films grand public comme Pathé, Gaumont, Marceau-Cocinor et surtout Cinédis, une société qui distribue les productions Walt Disney dans les années 1950. Quel que soit le succès rencontré, chaque film projeté au Régent ne reste qu’une semaine à l’affiche. C’est le cas de Justice est faite d’André Cayatte la semaine du 21 février 1951, Édouard et Caroline de Jacques Becker avec Daniel Gélin et Anne Vernon le 31 octobre 1951, l’étonnant Olivia de Jacqueline Audry avec Edwige Feuillère le 7 novembre 1951, Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque avec Gérard Philipe et Gina Lollobrigida le 14 mai 1952, l’éternel Casque d’or de Jacques Becker avec Simone Signoret et Serge Reggiani le 1er octobre 1952, Les Vacances de monsieur Hulot de Jacques Tati le 7 octobre 1953 ou Le Salaire de la peur de Henri-Georges Clouzot avec Yves Montand le 14 octobre 1953.
Ci-dessus: la salle du Régent transformée pour le Cinémascope en 1955.
Ci-dessus: publicité corporative du Régent en 1955.
Ci-dessus: Le Retour de don Camillo de Julien Duvivier en sortie générale au Régent à partir du 30 septembre 1953.
Ci-dessus: Un Roi à New York de Charlie Chaplin au Régent à partir du 19 mars 1958.
Ci-dessus: sortie des Misérables de Jean-Paul Le Chanois avec Jean Gabin en deux époques le 24 septembre 1958 dans les salles de quartier. L’exclusivité présentait les deux époques en une seule séance.
Parmi les productions outre-Atlantique à l’affiche du Régent, on retrouve le péplum Samson et Dalila de Cecil B. DeMille avec Victor Mature, Hedy Lamarr et George Sanders le 26 mars 1953, Les Feux de la rampe (Limelight) de Charlie Chaplin le 23 septembre 1953 ou bien Le Prisonnier de Zenda de Richard Thorpe le 27 janvier 1954. Ces salles de quartier, situées à Paris ou en banlieue, rencontrent un grand succès comme le prouve les résultats au Régent: en une semaine, Fanfan la Tulipe enregistre 11.282 entrées dans la salle de Neuilly tandis que Le Petit Monde de don Camillo de Julien Duvivier en comptabilise 14.383.
Les grands succès commerciaux des années 1950-1960 à l’affiche du Régent.
A partir de 1954 et jusque dans les années 1960, le Régent affiche essentiellement des productions françaises dont, parmi tant d’autres, Si Versailles m’était conté… de Sacha Guitry le 28 avril 1954, Touchez pas au grisbi de Jacques Becker avec Jean Gabin le 13 octobre 1954, Du rififi chez les hommes de Jules Dassin avec Jean Servais le 14 septembre 1955, Napoléon de Sacha Guitry le 21 septembre 1955 exceptionnellement pour 15 jours, Les Grandes manœuvres de René Clair avec Michèle Morgan et Gérard Philipe le 14 mars 1956, Elena et les Hommes de Jean Renoir avec Ingrid Bergman et Jean Marais le 13 février 1957, Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle avec Jeanne Moreau et Maurice Ronet le 9 avril 1958, Marie-Octobre de Julien Duvivier avec Danielle Darrieux le 7 octobre 1959, Vie privée de Louis Malle avec Brigitte Bardot le 5 avril 1962, Fantômas d’André Hunebelle avec Jean Marais et Louis de Funès le 3 février 1965, Les Grandes gueules de Robert Enrico avec Lino Ventura et Bourvil le 4 janvier 1966, La Grande Vadrouille de Gérard Oury avec Bourvil et Louis de Funès le 24 mai 1967, Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy avec Catherine Deneuve et Françoise Dorléac le 4 juillet 1967, Le Samouraï de Jean-Pierre Melville avec Alain Delon le 13 février 1968 et L’Enfant sauvage de François Truffaut le 6 mai 1970.
Ci-dessus: sortie des Grandes gueules de Robert Enrico le 4 janvier 1966 au Régent ainsi qu’au Royal-Haussmann, aux Folies, aux Ternes, au Convention, au Clichy-Palace au Victor-Hugo et au Delta.
Ci-dessus: sortie d’Astérix et Cléopâtre de René Goscinny et Albert Uderzo le 19 février 1969 au Régent ainsi qu’à La Royale, à l’Arlequin, au Majestic Brune, au Studio-Rivoli, au Palace, au Dominique, au Royal-Passy, au Porte de Saint-Cloud Palace, au Gaîté-Clichy et au Palais des Glaces.
Les productions issues des studios Disney arrivent dans les salles de quartier et de banlieue après une première exclusivité dans de grandes salles parisiennes. C’est ainsi que sont programmés au Régent Blanche-Neige et les Sept Nains la semaine du 14 décembre 1938, Les Trois Caballeros celle du 21 septembre 1949, Coquin de printemps le 24 mai 1950, Cendrillon le 1er avril 1951 puis le 6 février 1968, Alice au pays des merveilles le 11 avril 1952, Peter Pan le 14 avril 1954, Vingt Mille Lieues sous les mers le 21 décembre 1955, La Belle et le Clochard le 21 mars 1956 et à nouveau le 8 février 1967, La Belle au bois dormant le 9 mars 1960 ou bien Le Livre de la jungle le 26 mars 1969.
Le début des années 1970 est marqué par une importante mutation du parc des salles dans la capitale et sur tout le territoire. Les circuits se lancent dans une restructuration de leurs établissements en divisant les salles uniques en plusieurs salles aux capacités plus réduites. Des exploitants comme Parafrance, dont Jo et Samy Siritzky sont aux manettes, misent sur des salles confortables et luxueuses. Les salles de quartiers comme le Régent paraissent alors comme un modèle d’exploitation dépassé. En perte de vitesse, le cinéma mono-écran de Neuilly-sur-Seine est cédé par Jean Roux à Gaumont et Pathé.
Les deux plus importantes sociétés cinématographiques françaises transforment ainsi le Régent et le rebaptisent Cinéma Pilote de l’Ouest Parisien ou Ciné P.O.P. Les deux exploitants expliquent dans la presse leur projet avant-gardiste. Reprenons leurs dires publiés dans le numéro 1845 de Cinémonde: « Soucieux d’entreprendre une action efficace et spectaculaire non seulement pour la promotion du cinéma, mais en faveur aussi du rapprochement entre l’industrie cinématographique et l’O.R.T.F., désireux d’étendre à un vaste public une culture réservée jusqu’ici aux cinéphiles fréquentant la Cinémathèque et les petites salles d’Art et essai, Gaumont et Pathé ont décidé de conjuguer leurs efforts pour transformer l’une de leur plus grande salle – Le Régent de Neuilly, 1400 places – en Cinéma Pilote. Qu’est-ce qu’un cinéma pilote? C’est une salle hors des circuits normaux qui répond aux critères suivant :
- Projection excellente : Une salle particulièrement bien équipée sur le plan technique, en 16mm, 35mm, 70mm, son optique et magnétique, où la projection doit être absolument impeccable sur un écran de dimension supérieure à la normale.
- Cinéma populaire : Une salle de culture populaire dont le prix modique du ticket – 5 francs ou une «carte de fidélité» de 24 frs – met le cinéma de qualité à portée de toutes les bourses.
- Programmation exceptionnelle : Une salle qui, par sa programmation hors série, réunit tous les genres et toutes les formes du cinéma moderne, chaque semaine proposant un éventail de 10 programmes différents».
L’ouverture du Ciné P.O.P. a lieu le vendredi 9 octobre à 21 heures avec la présentation en avant-première mondiale du nouveau film joué par Bourvil sous la direction de Marcel Camus, Le Mur de l’Atlantique.
La programmation, riche et novatrice, d’une semaine type est la suivante: le lundi, un grand film français en avant-première avec un débat public en présence de l’équipe; le mardi: une soirée mise à la disposition des distributeurs pour une avant-première d’un grand film étranger; le mercredi: une soirée consacrée à l’histoire du cinéma et présentée par Henri Langlois; le jeudi: une matinée enfantine à 15 heures et une soirée organisée par la S.R.F. (Société des Réalisateurs de films); le vendredi: du cinéma à la carte avec la présentation de films choisis par référendum radiophonique, et à minuit: présentation d’un film fantastique; le samedi: un hommage à un grand réalisateur avec trois films caractéristiques de son œuvre et enfin le dimanche: une grande reprise populaire ou un film en exclusivité. L’animation du Ciné P.O.P. est confiée à Jean Cherasse qui office au Studio 28 à Montmartre.
Malgré sa richesse, l’expérience du Ciné P.O.P. ne s’avère pas concluante. Le Régent, sous la houlette de Pathé, redevient un cinéma de quartier proposant un film par semaine. Ainsi, sont programmés la reprise de Autant en emporte le vent de Victor Fleming la semaine du 4 juillet 1971, L’Homme de la loi de Michael Winner avec Burt Lancaster celle du 25 août 1971 ou Le Mans de Lee H. Katzin et John Sturges le 29 octobre 1971.
Ci-dessus: reprise de Autant en emporte le vent de Victor Fleming la semaine du 4 juillet 1971
Malgré une affiche variée et un emplacement stratégique à Neuilly, le Régent s’essouffle et vit ses dernières séances. C’est Le Viager avec Michel Serrault qui clôt trente-trois années d’activités cinématographiques. Comptabilisant 3.375 entrées durant sa dernière semaines, la comédie de Pierre Tchernia est affichée au Régent le 22 mars 1972, alors que la première exclusivité parisienne date du 19 janvier 1972.
Le Régent ferme définitivement ses portes le 28 mars 1972 après l’ultime projection du soir. Trois jours plus tard, c’est l’immense salle du Gaumont-Palace de la place Clichy qui baisse son rideau avant d’être démolie.
Aujourd’hui, une seule salle de cinéma est encore en activité à Neuilly-sur-Seine, le Village.
Textes: Thierry Béné.
Documents: La Construction moderne, La Cinématographie française, Le Film français, Gallica-BnF, France Soir et Archives Municipales de Neuilly pour la photo du Régent avec à l’affiche La Métamorphose des cloportes.
Merci Euphonie pour votre message!
Ma mère y a été caissière de nombreuses années, et j’y ai vu Edith Piaf sur scène…. Quelle émotion en retrouvant ces photos ! Merci.
Vous êtes surs du numéro (133)? Dans mes souvenirs c’était dans les numéros pairs!
oh comment oui oui je me rappelle le cinéma le Régent à Neuilly sur Seine, nous y recevions nos prix de l’école primaire du Roule! Quel dommage que ce cinéma ne soit plus !! Que de merveilleux souvenirs en fin d’année que d’être appelée sur cette scène pour y recevoir nos prix enrubannés du ruban tricolore!
Merci beaucoup pour votre soutien! Oui, nous vous confirmons que nous poursuivons la rétrospective de ces salles à Paris et en banlieue.
A bientôt!
Article très intéressant et toujours bien documenté et illustré
En attendant d’autres salles de Paris et de banlieue
Bonne continuation