Adresse: 31 boulevard des Italiens à Paris (2e arrondissement)
Nombre de salles: 1
Aujourd’hui Pathé Opéra Premium
Le cinéma Berlitz ouvre ses portes le 22 décembre 1950 avec la programmation de la nouvelle production de Walt Disney Cendrillon. Logée dans un magnifique immeuble Art déco érigé en 1932 par l’architecte Charles Lemaresquier, la salle occupe l’emplacement d’un ancien cinéma, L’Auto, ainsi que la salle d’exposition le Palais Berlitz.
Le Palais Berlitz reste dans les mémoires pour avoir accueilli sous l’occupation l’ignoble exposition Le Juif et la France.
Le Berlitz, la prestigieuse salle du boulevard des Italiens.
Revenons en 1950 quand la revue La Cinématographie française commente ainsi l’inauguration du nouveau cinéma qui tient son nom de la célèbre école de langues installée dans le bâtiment: « Le Berlitz est une nef de 16 mètres de hauteur et de 22 mètres de largeur, dont les contours tout en courbes et redans sont revêts de chêne blond, de palissandre en panneaux dans lesquels s’inscrivent les portes de sorties que soulignent des cuivres et des couleurs d’un ton roux ».
Aujourd’hui, quelques vestiges de la décoration du verrier et décorateur Robert Pansart subsistent dans l’escalier du cinéma Pathé Opéra Premium. Robert Pansart utilise le verre églomisé intégrant des feuilles d’or et d’argent et représentant les différents arts de la scène comme dans l’œuvre visible dans le hall du théâtre de Poitiers.
Avant d’être divisée en plusieurs salles, la prestigieuse salle du Berlitz atteint les 1 500 fauteuils répartis dans l’orchestre (900 fauteuils) et le vaste balcon (600 fauteuils).
Inclus dans la combinaison des cinémas Le Paris sur les Champs-Elysées et le Gaumont Palace, le Berlitz affiche de grands films très populaires tels Topaze le 2 février 1951, Caroline chérie le 23 février ou Les Mines du roi Salomon le 17 octobre de la même année. Le succès du Berlitz est immédiat.
Avec l’ouverture du Wepler Pathé, le grand complexe de la place Clichy, le Berlitz se voit intégré pour sa programmation à une nouvelle combinaison de salles incluant également Le Paris.
L’affiche annonce les grandes exclusivités comme Michel Strogoff le 14 décembre 1956 et les films avec Jean Gabin en tête d’affiche: Maigret tend un piège y est projeté le 29 janvier 1958, Les Grandes familles le 19 novembre de la même année et Le Cave se rebiffe le 27 septembre 1961.
Au mitan des années 1960, le Berlitz est associé à une nouvelle combinaison de salles avec le Pathé Marignan, sur les Champs-Elysées et le Bretagne dans le quartier Montparnasse. On y découvre dans ces trois grands cinémas les grands succès commerciaux tels La Cuisine au beurre le 20 décembre 1963 et Goldfinger le 17 février 1965.
Un an plus tard, le 21 avril 1966, pour la sortie du grand succès de Georges Lautner Ne nous fâchons pas, le Berlitz est associé aux cinémas Ambassade Gaumont, Pathé Wepler et Gaumont Rive-Gauche.
Le 2 décembre de la même année sort le phénoménal La Grande vadrouille qui tient l’affiche du Berlitz durant vingt semaines! Les succès s’enchaînent : on y découvre Les Grandes vacances le 1er décembre 1967, Le Petit baigneur le 22 mars de l’année suivante ou Les Aventures de Rabbi Jacob le 18 octobre 1973.
Grâce aux grands films populaires qui y sont programmés, le Berlitz reste longtemps une salle mono-écran. Le film Tremblement de terre accompagné du procédé Sensurround tiendra l’affiche du Berlitz de nombreuses semaines durant l’année 1975.
Le cinéma Berlitz repris par Gaumont.
C’est en 1977 que le grand cinéma du boulevard des Italiens passe sous l’enseigne Gaumont. Le réseau d’exploitation l’acquiert et entreprend l’année suivante une restructuration de grande ampleur. Le 18 octobre 1978, le cinéma Gaumont Berlitz rouvre avec cinq nouvelles salles.
L’ancien orchestre de la salle unique, réduite à 600 fauteuils, devient la salle 1 du nouveau complexe. Les autres salles comprennent de 125 à 180 fauteuils.
En 1979, une nouvelle salle est ajoutée aux cinq existantes; le multisalles abandonne l’enseigne Berlitz pour celle du Gaumont Opéra. Le complexe affiche les grandes exclusivités en version française.
A l’instar du cinéma Saint-Michel, un acte criminel frappe le Gaumont Opéra en 1988 lors de la projection du film de Martin Scorsese La Dernière tentation du Christ: un incendie détruit une des salles.
Ci-dessus: le Gaumont Opéra en 1988.
Au début des années 1990, l’immeuble est entièrement restructuré et l’entrée déplacée au 32 rue Louis Legrand. Le complexe cinématographique est regroupé sous le nom Gaumont Opéra avec les deux autres cinémas voisins du circuit: l’Impérial et le Français tous deux fermés aujourd’hui.
Avec le rachat du Paramount Opéra, le réseau Gaumont affiche sa puissance dans ce quartier parisien où trois cinémas Gaumont se font face: le Gaumont Opéra (ex-Paramount), le Gaumont Opéra Français et le Gaumont Opéra Premier (ex-Berlitz).
Le cinéma arbore aujourd’hui l’enseigne Pathé Opéra Premium.
Ci-dessus: Cette Sacrée gamine à l’affiche du Berlitz en 1956.
Ci-dessus: Le Salaire de la peur à l’affiche du Berlitz en 1953.
Ci-dessus: plans de coupe du Berlitz à sa réouverture en 1950.
Ci-dessus: le hall du cinéma.
Ci-dessus: vue de la salle, orchestre et balcon.
Ci-dessus: vue de la salle, orchestre et balcon.
Ci-dessus: vue de la salle, orchestre et balcon.
Ci-dessus: Les Grandes familles au Berlitz en 1958.
Ci-dessus: Cendrillon pour l’inauguration du Berlitz en 1950.
Ci-dessus: Le Président au Berlitz en 1961.
Ci-dessus: La Grande vadrouille au Berlitz en 1966.
Ci-dessus: les seuls vestiges du Berlitz, de magnifiques plaques de verre de Robert Pansart datant de 1951, sont encore visibles dans le hall du Pathé Opéra Premium.
Remerciements: M. Thierry Béné.
Documents: La Cinématographie française, collection particulière pour Cette sacrée gamine (1956) de Michel Boisrond avec Brigitte Bardot.
Vu aussi Tremblement de terre au Berlitz, grand souvenir.
J’ai connu le Berlitz (années 73/80): une grande salle très agréable et bien équipée!
J’ai assisté à la projection de Tremblement de terre en 70 mm / vostfr et procédé Sensurround au Gaumont Ambassade ou je travaillais a l’époque comme contrôleur et c’était dément: on a fait une projection avant la sortie du film
le matin, projection privée technique, et des occupants de l’immeuble au-dessus (7 étages) sont venus demander ce qu’il se passait a cause du bruit causé par le Sensurround (ultra-sons diffusés pendant le film) imitant un tremblement de terre!
Projection magnifique en 70 mm, très bel écran plat et son haut de gamme!
On ne reverra plus de cinémas comme ça, c’est bien triste!
Le Sensurround au Berlitz n’était pas mal non plus pour le même film!
Que de souvenirs!
Cinéma merveilleux, j’y ai vu presque tout les films qui sortaient! Ma grand-mère y a travaillé jusqu’en 1970.
A l’époque, le directeur s’appelait M. Bellevallée.
Très beaux documents et magnifiques photos de la salle.
Malheureusement, je ne l’ai pas connu en salle unique.
Aujourd’hui, le Gaumont Opéra Premier possède encore de beaux volumes, la grande salle en particulier est très belle.
Merci pour le site!
Alexandre.