Adresse: 110, rue Marcadet à Paris (18ème arrondissement)
Nombre de salles: 1

Le Marcadet-Palace ouvre au cours de l’année 1920. Cette immense salle de 1700 fauteuils, répartis dans l’orchestre et le balcon, est l’œuvre de l’architecte Paul Auscher qui a été l’élève de Julien Guadet aux Beaux-Arts de Paris.

Paul Auscher réalise divers bâtiments en style Art Nouveau comme le magasin Félix-Potin de la rue de Rennes à Paris ou les Nouvelles Galeries du Mans et de Bordeaux.

Le Marcadet-Palace est une salle de quartier assurant les sorties générales. Durant les années 1930, la salle est incluse dans les sorties de la Gaumont parmi d’autres salles parisiennes dont le Gambetta, le Tivoli, le Régina, le Saint-Paul, le Montrouge (aujourd’hui Gaumont Alésia), le Convention et le Voltaire.

La plupart des films à l’affiche du Marcadet ont déjà vécu une première exclusivité, notamment dans la majestueuse salle du Gaumont-Palace. Les bobines arrivent dans les cinémas de quartier près d’un mois après leur sortie générale. Quel que soit le succès du film, la programmation ne dure qu’une semaine.

Après-guerre, l’affiche s’élargit aux productions américaines, en particulier celles en provenance des studios de la Paramount, de la Metro-Goldwyn-Mayer et de la RKO.

Durant l’été 1958, le Marcadet-Palace, alors propriété de René Nordmann, se transforme entièrement: l’architecte Lucien Thomas conçoit la restructuration après avoir été en charge des modernisations du cinéma le Chézy de Neuilly (aujourd’hui le Village) et celle du Cyrano-Roquette à Paris.

La Cinématographie française commente ainsi ces rénovations: « la salle comporte alors deux écrans, un pour la projection standard et placé en position fixe au fond de la scène, à dix mètres des premiers spectateurs, l’autre situé un peu en arrière de l’ouverture de la scène et présentant une image de 15 mètres de largeur, écran escamotable dans le cintre pour libérer tout le plateau sur lequel des attractions peuvent être présentées ».

Des spectacles vivants sont parfois programmés sur la scène du Marcadet alors que la plupart des cinémas de quartiers les ont supprimé pour se consacrer uniquement au cinéma. La programmation voit ensuite des films de troisième exclusivité avec, à la séance du jeudi 14h30, un film plus ancien destiné aux enfants et aux adolescents.

La presse corporative pointe que « l’établissement a une visibilité parfaite sur les deux écrans. Les réalisations électriques présentent des effets très harmonieux tant par des points fixes que par des jeux de projecteurs et de longues séries de tubes de néon pour éclairage indirect. Les qualités de son réparties dans tous les points de la salle procurent une ambiance sonore remarquable et les conditions acoustiques de la salle sont parfaites ».

Malgré les avantages de ce beau cinéma de quartier, la fréquentation chute d’une manière sévère au milieu des années 1960 à l’instar de nombreuses salles de quartier.

La transformation des salles d’exclusivité en multisalles au début des années 1970 sonne le glas du Marcadet. Les films qui sont projetés dans cette salle de quartier n’attirent plus les spectateurs d’autant qu’ils ont été exploités auparavant dans d’autres cinémas.

Au cours de l’année 1974, la salle ferme définitivement ses portes malgré un regain de la fréquentation qu’on observe notamment avec la réouverture du Kinopanorama cette année-là.

Remerciements: M. Thierry Béné.

Documents: La Cinématographie française.

Liste des salles de cinéma encore en activité au milieu des années 1970 dans le 18ème arrondissement de Paris:

  • Agora: 64, boulevard de Clichy – 1 salle de 400 fauteuils
  • Atlas 1 et 2/ 20, boulevard de Clichy – 1 salle de 220 fauteuils
  • Barbès-Palace: 34, boulevard barbès – 1 salle de 1000 fauteuils
  • Caravelle Pathé: 136, boulevard de Clichy – 1 salle de 450 fauteuils
  • Cigale Cinéma: 120, boulevard Rochechouart – 1 salle de 1088 fauteuils
  • Colorado: 80, boulevard de Clichy – 1 salle de 220 fauteuils
  • Les Images: 132, boulevard de Clichy – 1 salle de 800 fauteuils
  • Mexico: 110, boulevard de Clichy – 1 salle de 170 fauteuils
  • Montmartre Ciné: 114, boulevard Rochechouart – 1 salle de 426 fauteuils
  • Montréal-Club: 7, rue Marx-Dormoy – 1 salle de 250 fauteuils
  • Moulin Rouge: 82, boulevard de Clichy – 1 salle de 1400 fauteuils
  • Myrha Palace: 36, rue Myrha – 1 salle de 400 fauteuils
  • Nouvelle Comédie: 75, rue des Martyrs – 1 salle de 400 fauteuils
  • Ornano: 43, boulevard Ornano – 1 salle de 570 fauteuils
  • Paramount Montmartre: 90, boulevard de Clichy – 1 salle de 650 fauteuils
  • Paris Loisirs Bowling: 78, boulevard Ornano
  • Pathé Clichy 1 à 6: 8, avenue de Clichy – 6 salles de 496, 199, 199, 479, 177 et 120 fauteuils
  • Ritz: 6, boulevard de Clichy – 1 salle de 800 fauteuils
  • Scarlett: 34, boulevard de Clichy – 1 salle de 400 fauteuils
  • Studio 28: 10, rue Tholozé – 1 salle de 212 fauteuils
  • Trianon: 80, boulevard Rochechouart – 1 salle de 1000 fauteuils
  • Wepler Pathé: 136, boulevard de Clichy – 1 salle de 1000 fauteuils

Source: Bellefaye – 1974

Seuls subsistent les cinémas Studio 28, Pathé Wepler et Cinéma des Cinéastes.